Science et religion aux États-Unis, un pays religieux, font bon ménage, révèle dimanche un sondage effectué auprès de 10 000 Américains, parmi lesquels des scientifiques et des protestants évangéliques, et qui contraste avec d'autres études.

«Nous avons constaté que près de 50 % des évangéliques (un mouvement influent aux États-Unis, ndlr) pensent que la science et la religion peuvent travailler ensemble et se soutenir mutuellement», a indiqué Elaine Howard Ecklund, professeur de sociologie à l'Université Rice au Texas qui a mené cette enquête.

Elle a présenté les résultats à la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS) réunie ce week-end à Chicago.

«Ce score contraste avec le fait que seulement 38 % des Américains pensent généralement que la science et la religion peuvent oeuvrer de concert», a-t-elle souligné.

Selon le sondage, 27 % des Américains estiment que la science et la religion sont en conflit, et parmi eux 52 % prennent le parti de la religion.

Cette nouvelle enquête de l'Université Rice montre que les scientifiques et le reste de la population sont tout aussi pratiquants.

Ainsi, 18 % des scientifiques assistent à des services religieux toutes les semaines, une proportion similaire au reste de la population (20 %).

De plus, 15 % des scientifiques se déclarent très religieux contre 19 % pour la population générale.

Enfin 19 % des scientifiques américains disent prier plusieurs fois par jour comparativement à 26 % dans le reste de la population et près de 36 % disent n'avoir aucun doute quant à l'existence de Dieu.

Selon le professeur Ecklund, l'idée fausse selon laquelle science et religion sont en conflit s'explique par une couverture médiatique qui met surtout en avant des sujets très controversés comme l'enseignement du créationnisme dans les écoles.

«Il y a d'énormes stéréotypes quant à ces questions... et une partie de ces deux groupes - partisans de la théorie de l'évolution et créationnistes -vont probablement camper sur leur position», selon elle.

L'enquête montre aussi que près de 60 % des évangéliques (protestants) et 38 % de toutes les personnes interrogées pensent que «les scientifiques devraient être ouvert à l'idée de considérer les miracles comme une explication possible dans leur théorie».

Par ailleurs, selon une enquête de l'institut indépendant Pew Research Center, seulement un quart des Américains souscrivent totalement à la théorie de l'évolution.