La Nasa et le département américain de la Sécurité intérieure développent un radar portable capable de détecter les battements cardiaques et la respiration de victimes de séisme ou de tornade enterrées sous des gravats, ont-ils annoncé mercredi.

Le prototype de cette technologie appelée Finder («Finding Individuals for Disaster and Emergency Response») peut situer des personnes enterrées sous neuf mètres de débris ou se trouvant derrière six mètres de béton, à une distance d'environ 30 mètres.

Cette technologie est basée sur un système de sensibilité radar mis au point par le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa pour traquer la position des engins spatiaux, précise l'agence spatiale dans un communiqué.

«Cette technologie de la Nasa pour explorer d'autres planètes sera utilisée pour aider à sauver des vies humaines sur Terre», souligne Mason Peck, le responsable de la technologie à la Nasa.

«Ce radar a le potentiel pour rapidement détecter la présence de victimes en vie et pour permettre aux équipes de secours de déployer plus précisément leurs moyens d'action limités», relève John Price, du département de la Sécurité intérieure.

Cette technologie consiste à émettre des signaux micro-ondes dans le tas de débris et à analyser les caractéristiques des signaux qui reviennent.

Cette même technique est utilisée par la Nasa pour la recherche spatiale comme par le «Deep Space Network» pour traquer la sonde Cassini en orbite autour de Saturne et percer les secrets de la structure interne de ses anneaux.

«Détecter les battements de coeur et les mouvements respiratoires de victimes de catastrophe à distance s'appuie sur le même système que celui utilisé pour Cassini autour de Saturne», précise James Lux, un des responsables du système Finder au JPL.

Dans les catastrophes comme un tremblement de terre ou une tornade, l'usage de signaux radar peut être ardu alors que l'empilement anarchique de débris complique considérablement l'interprétation des signaux, explique-t-il.

Le système développé par la Nasa a surmonté ces difficultés en mettant au point des filtres permettant d'isoler les battements du coeur et le mouvement de la respiration d'autres signatures tels que des mouvements d'animaux.

Cette technologie a aussi des applications potentielles pour les futurs habitats spatiaux où les signes vitaux des astronautes pourront être surveillés à distance.