Une activation trop faible des centres du plaisir dans le cerveau en mangeant pourrait contribuer à l'obésité, selon des travaux de chercheurs américains publiés jeudi.

Bien que les résultats de récentes études laissent penser que les obèses pourraient éprouver moins de plaisir en mangeant que des personnes normales, absorbant pour compenser plus de nourriture, cette recherche est la première à mettre en évidence ce lien biologique, explique Eric Stice, un psychologue de l'université du Texas, principal auteur de cette étude.

Cette recherche a montré à l'aide d'un système d'imagerie du cerveau, que le degré d'intensité de la réaction des circuits cérébraux liés au plaisir en réponse à la consommation d'une boisson lactée glacée au chocolat, peut aider à prédire chez des jeunes femmes celles qui vont prendre du poids.

Ce phénomène était particulièrement net chez les sujets ayant une variation génétique dans les centres cérébraux du plaisir qui réduit la production de dopamine, soulignent les chercheurs dont les travaux paraissent dans la revue américaine Science datée du 17 octobre.

La dopamine est une petite molécule assurant la communication entre les neurones, les cellules cérébrales et joue un rôle dans le désir et la sensation de plaisir.

Manger déclenche la production de dopamine et le degré de plaisir est lié à la quantité de dopamine produite.

«Cette recherche révèle que les personnes obèses pourraient compter moins de récepteurs de dopamine dans leur cerveau les conduisant à manger plus pour compenser ce déficit de plaisir», souligne Eric Stice qui fait des recherches sur l'obésité et les troubles alimentaires depuis vingt ans.