Des tardigrades, petits animaux invertébrés à huit pattes mesurant deux millimètres au plus, connus pour leur résistance exceptionnelle, ont survécu au vide et aux radiations de l'espace, selon une expérience dont les résultats sont publiés mardi aux Etats-Unis.

C'est la première fois qu'un animal a été soumis à un tel test, soulignent les scientifiques européens qui ont mené cette expérience, dont les travaux paraissent dans la revue Current Biology du 9 septembre.

Comme leur habitat naturel, les mousses et les lichens, subissent souvent des sécheresses prolongées, ces animaux sont capables, après s'être en grande partie desséchés eux-mêmes, de ressusciter même après plusieurs années.

Les tardigrades ont aussi montré une résistance exceptionnelle aux températures extrêmes variant de moins 272 degrés Celsius à plus 151 degrés ainsi qu'à des pressions équivalentes à 300 fois celle de l'atmosphère.

Des tardigrades ont été embarqués à bord du vaisseau spatial européen FOTON-M3 lancé en septembre 2007 par une fusée russe Soyouz-U et exposés au vide de l'espace à 270 km d'altitude. Il s'agissait d'une des 43 expériences prévues pour ce vol automatique en orbite terrestre basse.

Après le retour de la capsule sur Terre, il s'est avéré que la plupart des tardigrades, encore appelés «ours aquatiques», selon la traduction de l'anglais («water-bears»), avaient résisté non seulement au vide spatial mais aussi à des doses de rayons ultraviolets mille fois plus grandes qu'à la surface du sol et mortelles pour la plupart des organismes vivants.

Ils ont pu non seulement sortir de leur état d'hibernation au contact de l'eau sans présenter aucune altération biologique, mais même se reproduire normalement, indiquent les chercheurs.