Une combinaison thérapeutique «inédite» permettant de traiter avec une grande efficacité les patients en multi-échec et porteurs d'un virus immunodéficitaire ultra-résistant a été présentée jeudi à Mexico, dans le cadre de la Conférence sur le sida.

L'Agence française de recherches sur le sida (ANRS), qui a mené l'étude en partenariat avec deux laboratoires, souligne que «pour la première fois» une combinaison pour ces patients en gros échec présente «une efficacité comparable à celle observée chez des patients qui reçoivent un premier traitement».

Selon Jean-François Delfraissy, président de l'ANRS, il s'agit d'un ensemble de «trois nouvelles molécules» qui a permis, sur une étude de six mois, de constater chez 90% des patients traités «une charge virale indétectable», c'est à dire inférieure à 50 copies par ml. Le traitement a été bien toléré.

L'essai ANRS 139 TRIO, mené sur 103 patients suivis pour infection par le VIH depuis 17 ans en moyenne et sous traitements antirétroviraux depuis quelque 13 ans, a été coordonné par le Pr Yazdan Yazdanpanah (service des maladies infectieuses et du voyageur, Centre hospitalier de Tourcoing).

Les patients avaient un virus présentant «de nombreuses mutations de résistance aux trois principales familles d'antirétroviraux», selon un communiqué de l'Agence, pour qui il s'agit d'«une avancée pour la prise en charge des nombreux patients en situation d'échecs thérapeutiques répétés».

Ces résultats montrent aussi qu'on peut se fixer comme «objectif à atteindre» pour ces patients une charge virale inférieure à 50 copies par ml, note le Pr Delfraissy.

Un suivi à plus long terme est en cours de réalisation, pour déterminer si l'efficacité se maintient dans le temps.