Le taux de suicide continue de diminuer au Québec et ce, autant chez les hommes que chez les femmes. Les taux d’hospitalisation des jeunes filles de 10 à 14 ans au Québec en général suscitent cependant des inquiétudes nouvelles, tandis que le portrait au Nunavik demeure toujours troublant.

Dans « Les comportements suicidaires au Québec : portrait 2023 », l’Institut national de santé publique du Québec rapporte par ailleurs que le taux de suicide demeure trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. C’est chez les hommes de 50 à 64 ans qu’il est le plus élevé.

En 2020, 1055 personnes se sont enlevé la vie (et 1008 en 2021, selon les données préliminaires du Bureau du coroner).

Comparativement aux groupes plus âgés, les adolescents et les adolescentes de 15 à 19 ans et les jeunes adultes (20-34 ans) du Québec font davantage appel aux urgences pour une tentative de suicide ou des idées suicidaires, comparativement aux groupes plus âgés.

Chez les jeunes filles de 10 à 14 ans, une augmentation particulièrement importante du taux d’hospitalisations pour tentative de suicide est enregistrée. Ce taux a plus que doublé en 10 ans, passant progressivement de 25,5 par 100 000 personnes en 2008 pour monter à 74,9 par 100 000 personnes en 2016, et ensuite redescendre à 60,2 par 100 000 personnes en 2019. Pour 2021, le phénomène est encore plus préoccupant puisque ce taux a encore augmenté pour atteindre 118,4 par 100 000 personnes.

En s’appuyant sur des études, les auteurs du document posent l’hypothèse que « l’utilisation des médias sociaux pourrait diminuer les communications en face à face, entrainer une dépendance excessive à être « aimée » pour la validation sociale et ainsi affecter négativement la santé mentale, notamment chez les jeunes filles ».

« D’un autre côté, il est également possible que les jeunes filles soient davantage ouvertes à chercher de l’aide lorsque nécessaire, qu’elles soient bien soutenues par leurs proches et conduites plus rapidement aux urgences lorsqu’une crise suicidaire se manifeste. Dans ce contexte, il est essentiel de continuer à promouvoir et même améliorer la recherche d’aide afin que d’autres groupes dans le besoin puissent être pris en charge lors d’évènements similaires. Par exemple, chez les hommes d’âge mûr, la recherche d’aide doit être considérée comme une action forte, positive et acceptée socialement et non comme un signe de faiblesse. »

(Le document n’évoque pas la possibilité que les visites en hausse aux urgences puissent être liées aux difficultés ces années-ci d’obtenir un rendez-vous auprès d’un psychologue, ce qui peut amener plus de gens aux urgences.)

L’Institut national de santé publique le résume ainsi : « Certes, les suicides sont plus fréquents chez les hommes, mais ce sont chez les femmes et notamment chez les jeunes filles que se manifestent le plus souvent les autres comportements suicidaires. »

Par région, le taux de suicide au Nunavik demeure énorme (175,6 par 100 000 personnes, comparativement à 12,9 pour 1000 000 personnes pour l’ensemble du Québec). Par contre, le taux de suicide dans les communautés cries – où la pauvreté est moins rampante depuis la Convention de la Baie James – est similaire à ce qui s’observe dans Chaudière-Appalaches ou le Bas-Saint-Laurent.

De manière générale, quel effet a eu la pandémie ? On constate qu’en 2020, le taux de visite aux urgences pour idées suicidaires a diminué (particulièrement chez les filles de 15 à 19 ans), rebondissant ensuite en 2021 et redescendant de nouveau en 2022.

« Il est possible, peut-on lire, que les activités de prévention mises en place aient réussi à faire diminuer encore le taux de suicide au Québec., et ce, malgré la crise. »

Besoin d’aide ?

Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Vous pouvez aussi consulter le site commentparlerdusuicide.com