Les infirmières des 7 villages de la côte de la baie d’Hudson étaient jeudi soir en sit-in pour protester contre leurs conditions de travail et la grave pénurie de personnel qui touche leur région.

« On refuse de faire les gardes cette nuit […] Et on est prêt à démissionner en bloc si rien ne bouge », a dit à La Presse le représentant syndical de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) à Inukjuak, Maxime Godin.

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Les infirmières et infirmiers Sarah Marcotte, Alexandre Topping, Mélodie Dargis, Maxime Godin et Ariane Laverdière d’Inukjuak.

Depuis la fin de leur quart de travail de jour, à 17 h, les infirmières des sept communautés de la baie d’Hudson ne répondent plus au téléphone de garde de leur communauté. Le manque de personnel infirmier est criant au nord depuis des mois, explique le président du Syndicat nordique des infirmières et infirmiers de la baie d’Hudson et des professionnelles en soins, Cyril Gabreau.

Devant cette pénurie importante de personnel, les autorités de santé locales avaient demandé l’intervention de l’armée, l’été dernier.

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À la suite de cette sortie, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’était rendu à Puvirnituq le 12 août. « On nous avait fait des promesses. Mais depuis, rien n’a bougé. Ce qui se passe ce soir est la manifestation d’un trop-plein », affirme M. Gabreau.

À Puvirnituq, par exemple, seulement trois infirmières sont présentes actuellement alors qu’elles sont normalement six.

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L’équipe de soins infirmiers d’Umiujaq.

Les infirmières de la baie d’Hudson ont formulé six demandes aux dirigeants du Centre de santé et de services sociaux Innulitsivik. Dont la révision des horaires de travail. Particulièrement des gardes de 24 heures. « Parce qu’actuellement, il n’est pas rare qu’une infirmière travaille 32 heures de suite. C’est trop », dit M. Gabreau. Les infirmières de la baie d’Hudson voudraient notamment se faire garantir 8 heures de repos par période de 24 heures.

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Les infirmières Sophie Taillefer et Andréane Lesvesque.

En attendant la résolution de la crise, certaines infirmières d’agence répondent aux urgences cette nuit dans les sept communautés de l’Hudson. Entre 10 et 15 infirmières ont mentionné qu’elles sont prêtes à démissionner en bloc si rien ne change, explique M. Godin.

Des rencontres sont en cours au Centre de santé et de services sociaux Innulitsivik. Des développements sont attendus en après-midi vendredi.