Des ambulanciers paramédicaux participant au programme JeContribue du gouvernement ont eu tout un choc en apprenant le 1er janvier que leur salaire avait diminué de plus du tiers.

« C’est un manque de respect », s’exclame le paramédical Marc-Olivier Plante, qui participe au programme JeContribue depuis décembre 2020.

En plus de son travail de paramédical, Marc-Olivier Plante se rendait dans une clinique de dépistage de Rimouski pendant ses semaines de congé pour donner un coup de main au réseau de la santé.

« J’écoutais les points de presse et j’entendais dire qu’ils avaient besoin d’aide pour soulager la pression sur le réseau, raconte-t-il. J’ai décidé d’y aller. »

Je faisais sept jours d’ambulance en ligne et ensuite je faisais sept jours de travail à la clinique de dépistage. J’ai fait ça pendant plusieurs mois.

Marc-Olivier Plante, paramédical qui participe au programme JeContribue depuis décembre 2020

Il a appris cette semaine que son taux horaire était passé de 32 $ à 21 $, à son grand désarroi. « J’aimerais ça continuer, mais pas avec ces conditions-là. »

Un titre d’« aide de service »

Puisque les ambulanciers paramédicaux du Québec relèvent soit de l’organisme Urgences-santé, soit de sociétés ambulancières privées, le titre de leur fonction ne figure pas dans le réseau de la santé.

Depuis le début de la pandémie, les ambulanciers paramédicaux participant au programme JeContribue étaient donc considérés comme des « chargés de l’assurance qualité et de la formation aux services préhospitaliers d’urgence ». Le 1er janvier, leur titre a été modifié pour « aide de service », entraînant une baisse considérable de leur salaire.

Dans les derniers jours, des agents de bureau des différents CISSS et CIUSSS ont communiqué avec les ambulanciers paramédicaux concernés pour leur annoncer la nouvelle.

« C’est une douche froide que les paramédics ont eue en pleine face », a déclaré le vice-président aux relations de travail de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec, Jérémie Landry.

Ce qu’on trouve aberrant, c’est la non-reconnaissance de notre profession par le ministère de la Santé.

Jérémie Landry, vice-président aux relations de travail de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec

M. Plante déplore que ce nouveau titre d’emploi ne corresponde pas au travail qui est réellement réalisé par les paramédicaux. « On fait de la préparation de vaccin, de la vaccination et du dépistage. Ce n’est pas ça, le travail d’aide de service », s’exclame-t-il.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a indiqué à La Presse que cette révision des titres d’emploi concerne toutes les personnes salariées temporaires qui ne détenaient pas de titre d’emploi dans le réseau de la santé avant d’arriver à JeContribue, ce qui inclut notamment les techniciens ambulanciers paramédicaux, les thanatologues et les podiatres.

Le Ministère soutient que pour la majorité des travailleurs de JeContribue, y compris les infirmières, les inhalothérapeutes et les préposés aux bénéficiaires, les conditions demeurent inchangées.

« Je n’y retournerai pas »

La Fédération des employés du préhospitalier du Québec se désole du traitement de ses employés. « Les paramédics ont été des anges gardiens pour le gouvernement pendant la pandémie. Ils ont fait leur travail de paramédics et sont venus en renfort au réseau de la santé en plus », dit M. Landry.

Avec ce récent changement du gouvernement, de nombreux « paramédics ne désirent plus aller contribuer dans le réseau de la santé », déplore-t-il.

C’est le cas de Marc-Olivier Plante. « La prochaine fois qu’il y aura une pandémie ou une situation où ils auront besoin de nous, ça va être sans moi. Je n’y retournerai pas. Pas avec un traitement comme ça. »

En savoir plus
  • Un peu plus de 17 000
    Nombre de personnes qui travaillent toujours dans le réseau par l’entremise de JeContribue
    Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
  • 4,4 %
    Proportion des employés de JeContribue qui travaillent actuellement et qui ont eu un changement dans leur rémunération
    Source : ministère de la Santé et des Services sociaux