(Ottawa) L’année 2023 doit s’amorcer avec une réunion sur le financement des services de soins de santé avec Justin Trudeau à la table, ont insisté vendredi les premiers ministres des provinces et territoires.

« Ça fait deux ans que le Conseil de la fédération demande une rencontre sur ce sujet-là avec Justin Trudeau […] On l’invite à nous rencontrer rapidement en début d’année », a lancé le premier ministre François Legault à l’issue d’une rencontre avec ses homologues qui s’est tenue par visioconférence.

Un « véritable partenariat » qui passe par une majoration « sans condition » du Transfert canadien en matière de santé « est la seule solution », a-t-il argué, reprochant à son vis-à-vis fédéral de n’avoir formulé « aucune proposition concrète » en ce sens aux provinces et territoires, qui « méritent mieux que ça ».

Au reproche que lui avait par ailleurs adressé Justin Trudeau concernant sa décision d’envoyer des chèques de 400 $ à 600 $ dollars aux Québécois, François Legault a opposé l’argument qu’il s’agissait d’une aide non récurrente, alors que les problèmes de financement en santé sont, eux, récurrents.

Les premiers ministres provinciaux et territoriaux sont unanimes quant à la demande de faire passer de 22 % à 35 % le transfert fédéral. Ils ont entonné le même refrain, les uns après les autres, lors de la conférence de presse de clôture de leur réunion.

« On ne peut pas avoir une rencontre à ce sujet juste entre nous », a plaidé le premier ministre ontarien Doug Ford. « Les discussions ne peuvent se faire par médias interposés », a quant à elle lancé la première ministre du Manitoba Heather Stefanson, qui préside le Conseil de la fédération cette année.

Le bureau du premier ministre Trudeau n’a pas voulu dire si ce dernier comptait répondre favorablement à l’invitation du Conseil de la fédération, transmettant les questions au bureau du ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, à qui l’invitation ne s’adressait pas.

Le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a récemment prévenu qu’Ottawa pourrait conclure des ententes à la pièce avec les provinces et territoires qui se montreraient intéressées, afin de ne pas donner à d’autres un « droit de veto » sur cette question.