(Montréal) Les professionnels de l’Institut national de santé publique (INSPQ) ont amorcé lundi matin une grève de trois jours. Ils ont manifesté à Montréal et à Québec, devant l’Assemblée nationale, dans ce contexte.

Ce sont 400 professionnels : des conseillers scientifiques, des agents d’information, des analystes en informatique, notamment, qui sont membres d’un syndicat de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Ils ont choisi de manifester devant l’Assemblée nationale pour être entendus non seulement de l’INSPQ, mais aussi des ministres et de l’ensemble des députés, a expliqué en entrevue lundi Étienne Pigeon, président du Syndicat des professionnels de la santé publique du Québec.

« J’invite les décideurs, les gens des partis d’opposition, à nous appuyer, s’ils le veulent, pour essayer de faire progresser notre cause. Ce n’est aucunement dans notre intention que le conflit de travail se poursuive. Mais les gens, les professionnels de l’INSPQ, en ont assez. On a été de bons enfants pendant la pandémie. Maintenant, c’est le temps de se faire entendre, puis d’aller chercher la reconnaissance à laquelle on a droit », a lancé M. Pigeon.

Le principal point en litige est la rémunération.

M. Pigeon affirme que ses membres accusent un retard d’environ 15 % par rapport à leurs pairs de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) qui ont des fonctions similaires.

La convention collective est échue depuis le 31 mars 2020, comme c’était le cas pour l’ensemble des employés de l’État, avant que leurs contrats de travail soient renouvelés jusqu’en mars 2023, avec les augmentations de salaire qui s’ensuivent. M. Pigeon rapporte que ses membres « n’ont rien eu de tout ça » depuis.

Les négociations ne sont pas rompues ; d’autres séances auront lieu mardi, mercredi et jeudi, a noté M. Pigeon.

Comme il s’agit du secteur de la santé, les services essentiels sont assurés durant la grève, afin de ne pas mettre en danger la sécurité ou la santé du public. « On parle d’environ 10 à 15 personnes qui ont été identifiées qui ont des emplois peut-être un peu plus névralgiques dans ce genre de circonstances-là », a expliqué M. Pigeon.

Leurs collègues professionnels du Laboratoire de santé publique du Québec, aussi membres d’un syndicat de la CSQ, se sont déjà dotés d’un mandat de grève. Ils ne l’ont toutefois pas encore exercé, contrairement à ceux de l’INSPQ.

Conseil du trésor

Invité à commenter, le Conseil du trésor a indiqué que « comme dans le cas d’autres organismes hors fonction publique », il a « donné un mandat de négociation à l’INSPQ pour lui permettre de négocier des ententes équitables avec l’ensemble de son personnel », a fait savoir la porte-parole du Secrétariat du Conseil du trésor, Anne-Hélène Couturier.

L’INSPQ a réussi à conclure une entente de principe avec un autre syndicat, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), en juin dernier. « Il est souhaité qu’il fasse de même avec les autres syndicats qui représentent son personnel, dans un délai raisonnable », a-t-elle ajouté.

« Bien que le Secrétariat du Conseil du trésor ne soit présent aux tables de négociations, l’évolution des discussions est suivie de très près de notre côté », a-t-elle assuré.