Pour faire face aux problèmes avec la main-d’œuvre infirmière, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, pense avoir trouvé une « recette » qui fera « une différence » et qui passe par le décloisonnement des professions et la gestion locale des horaires.

Le ministre Dubé a évoqué ces solutions, lundi, alors qu’il s’est adressé aux participants au congrès de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, à Montréal.

Pour ce qui est de la gestion locale des horaires, le résultat des démarches qui ont déjà été entamées diffère d’un établissement à l’autre. Le ministre a dit aux participants vouloir connaître les endroits où ça va bien et ceux où ça ne se passe pas bien.

Temps plein ou partiel ?

Et tout ne passe pas nécessairement par la création de postes à temps complet, contrairement à ce qu’on avait cru lors de la dernière négociation des conventions collectives des infirmières, a soutenu le ministre.

« Lors de la dernière négociation qui a été assez longue, il y avait vraiment une approche d’augmenter le personnel à temps plein, pour toutes sortes de bonnes raisons. Ça a donné des résultats, je dirais, corrects, mais peut-être pas à la hauteur de nos attentes. […] La situation, ce que les gens demandent sur le terrain, c’est aussi des postes à temps partiel, avec les avantages et les inconvénients. On a beaucoup entendu ça. On a très bien entendu le message, très, très bien entendu le message », a lancé le ministre Dubé.

Le président de l’Ordre, Luc Mathieu, a aussi noté que tout dépend comment le poste à temps complet est modulé, puisqu’il peut l’être sur quatre jours, par exemple. « Dans certaines régions, ils ont affiché des postes à temps complet et il n’y a personne qui postule dessus. »

La FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé) elle-même aborde cette question dans ses demandes qui viennent d’être déposées pour le renouvellement des conventions collectives : « qu’un poste à temps complet soit modulable à huit, neuf ou dix jours par deux semaines, au choix de la salariée, en travaillant le même nombre d’heures par deux semaines ou en réduisant le nombre d’heures par deux semaines, tout en bénéficiant des avantages du statut de temps complet ».

Les paramédicaux à l’œuvre ?

L’autre prise du ministre pour tenter de résoudre les problèmes liés à la main-d’œuvre infirmière est celle du décloisonnement des professions, afin d’alléger la tâche des infirmières.

Des congressistes ont évoqué le recours aux agentes administratives, mais les postes ouverts ne trouvent pas toujours preneurs.

« Le décloisonnement des professions, moi j’y crois beaucoup. On a besoin d’atterrir le décloisonnement de certaines professions pour justement pérenniser certains avancements qu’on a eus durant la pandémie, notamment avec la vaccination », a plaidé le ministre Dubé.

C’est la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel, aussi responsable de l’Office des professions, qui doit s’occuper de ce dossier.

Le ministre Dubé a cité le cas des ambulanciers paramédicaux, à qui on pourrait faire davantage appel. « On est à des années-lumière au niveau du préhospitalier, entre autres avec les ambulanciers. »

Interrogé à ce sujet, le président de l’OIIQ Luc Mathieu n’y a pas vu d’objection de principe. « Ça dépend ce qu’on entend. Si on veut un partage d’activités, faut savoir c’est lesquelles et, après ça, s’assurer si les paramédics ont la préparation pour ce faire et comment on peut collaborer avec eux. C’est sûr qu’on est ouverts à optimiser la contribution de chacun dans l’équipe de soins. »