Les absences dans les écoles du Québec sont si élevées actuellement qu’elles atteignent presque le niveau de l’hiver dernier, alors que le Québec vivait sa cinquième vague de COVID-19.

Selon les plus récentes données fournies à La Presse par le ministère de l’Éducation, il y avait lundi 126 325 élèves qui n’étaient pas présents en classe, sur un total de près de 1,2 million d’élèves dans la province.

Il s’agit précisément de 10,14 % des élèves, tous niveaux confondus.

De ce nombre, 7401 étaient absents « pour des raisons liées au rhume/grippe et à la COVID-19 (sans test ou avec un test négatif) », écrit Québec.

En comparaison, le 1er février 2022, en pleine cinquième vague, il y avait 129 595 élèves absents.

Ces jours-ci, bien des absences d’élèves sont liées aux nombreux virus respiratoires qui circulent, constate Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES).

Oui, il y a des absents, on le voit dans les urgences [pédiatriques], mais il n’y a pas d’alarme dans les écoles, pas d’explosion, et quand les enfants reviennent d’une absence, ils portent le masque.

Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES)

Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) explique pour sa part que 10 % d’élèves absents, c’est un peu plus que les taux d’absences habituellement observés, qui sont « autour de 5 à 7 % ».

« Ce n’est pas dramatique, mais c’est un peu plus que d’habitude. Quand on est dans le 10 %, ça commence à être un peu plus préoccupant, surtout que la tendance est à la hausse et que les virus respiratoires touchent particulièrement les jeunes », dit Nicolas Prévost.

Mardi, la Santé publique a recommandé le port du masque dans les lieux publics achalandés, sauf dans les écoles et dans les garderies.

Nicolas Prévost explique que sur ce plan, les directions d’école se fient aux experts de Québec.

Il se dit néanmoins « surpris » que la mesure ne soit pas appliquée dans les écoles, « parce que c’est beaucoup de monde dans un espace restreint ».

Certaines écoles ont déjà commencé à prendre l’initiative de recommander le port du masque à leurs élèves, ajoute le président de la FQDE.

La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement Josée Scalabrini dit pour sa part qu’elle aurait souhaité que cette décision de la Santé publique soit mieux expliquée.

Chaque fois qu’il y a eu une recrudescence [des cas de COVID-19], c’est toujours parti des milieux scolaires : à la rentrée, au retour des Fêtes, au retour d’une semaine de relâche. On ne comprend pas la recommandation, on aurait souhaité plus d’explications.

Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE)

Avec le froid qui s’installe, elle rappelle qu’il « n’y a toujours pas de plan pour la qualité de l’air » dans les écoles. « Il y a encore 50 % de nos écoles qui n’ont pas d’échangeurs d’air. Est-ce qu’on va encore nous dire : ouvrez les fenêtres ? », demande Mme Scalabrini.

Depuis le début des classes, le ministère de l’Éducation ne collige plus les absences du personnel scolaire. Nicolas Prévost explique qu’il n’y a pas de « système centralisé » pour le faire, mais précise que le ministère de l’Éducation y travaille actuellement.

« Chaque centre de services a des logiciels différents. Donc, [le Ministère] est obligé d’appeler chaque centre de services, qui appelle les directions d’école. Ça peut devenir lourd », dit Nicolas Prévost.

Chez les directions montréalaises comme à la FQDE, on ne s’inquiète pas actuellement de l’absence de personnel.