(Montréal) Le nombre de jeunes qui ont reçu un diagnostic d’anxiété a explosé en quelques années, d’où l’importance de leur offrir les ressources dont ils ont besoin pour affronter la situation, croit un expert.

En 2010, a précisé le directeur de santé publique des Laurentides, le docteur Éric Goyer, une enquête a révélé que 11 % des jeunes de 12 à 25 ans de sa région ans avaient reçu un diagnostic médical d’anxiété. Cinq ans plus tard, en 2016-2017, c’était plutôt un jeune sur cinq.

« Puis, quand on regarde une étude de l’Université de Sherbrooke à laquelle notre région a participé […], c’est à peu près quasiment un jeune sur deux de 16 ans et plus qui rapporte des symptômes d’anxiété ou de dépression », a-t-il dit.

Le docteur Goyer a fait ces commentaires dans le cadre du lancement de la campagne Respire, qui propose depuis trois ans des outils en ligne pour prévenir l’anxiété chez les jeunes de 6 à 17 ans et mieux outiller les adultes qui les accompagnent.

Un sondage réalisé par Maru Public Opinion pour le compte de la Fondation André-Boudreau, qui a collaboré avec la Direction de santé publique du CISSS des Laurentides pour cette campagne, révèle que les deux tiers des parents d’enfants de moins de 18 ans sont préoccupés par le stress et l’anxiété vécus par leurs enfants.

De plus, la quasi-totalité des parents d’enfants de moins de 18 ans, soit 90 %, indiquent que leurs enfants souffrent d’une forme de stress ou d’anxiété.

Enfin, près du tiers des parents d’enfants de moins de 18 ans (29 %) se disent peu outillés pour aider leurs enfants à gérer leur stress et leur anxiété ; 83 % de ces parents auraient besoin de davantage d’encadrement pour savoir vers quels outils et ressources se tourner pour aider leurs enfants à gérer leur stress et leur anxiété.

L’objectif de la campagne Respire, a dit le docteur Goyer, « est vraiment d’essayer d’outiller le plus possible les gens pour être sensibles à la problématique, puis voir si on peut donner un peu d’information et d’outils pour aider les familles ou les enfants à gérer cette anxiété-là ».

La campagne propose notamment des capsules humoristiques sur la plateforme TikTok, mais aussi des outils de sensibilisation pour que le jeune apprenne à identifier ce qui se passe dans son corps.

Du nouveau contenu sera proposé en continu pour la troisième édition de la campagne, plutôt que le contenu statique qui a été mis en ligne lors des deux premières années.

Les responsables de la campagne comptent aussi s’adresser à la problématique du vapotage, qui semble en forte hausse chez les jeunes. Non seulement le vapotage peut-il être une manière de gérer le stress et l’anxiété, a dit le docteur Gohier, mais on sait qu’il peut aussi ouvrir la porte à la consommation d’autres substances.