(Montréal) Alors que le gouvernement fédéral a déposé son projet de loi sur les soins dentaires, des groupes se montrent déçus de l’idée d’un chèque de 650 $ à certaines familles.

Des groupes de défense des aînés et des personnes démunies, ainsi que des syndicats, avaient convoqué la presse, mardi à Montréal, pour faire état de leurs demandes aux partis en campagne électorale touchant les soins dentaires, au moment même où Ottawa a finalement déposé son projet de loi sur les soins dentaires.

Comme certains détails concernant cette annonce fédérale avaient déjà filtré, ces groupes s’étaient déjà fait une opinion à ce sujet.

Ainsi, l’idée d’un chèque de 650 $ remis à certaines familles, « c’est n’importe quoi » et « ce n’est pas ce qu’on veut », a lancé Stéphane Defoy, de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, à Montréal.

Il aurait aimé qu’une somme soit simplement remise aux provinces, de qui relève la santé, et que celles-ci lancent ainsi leur propre plan.

« C’est quoi l’intérêt du prochain gouvernement ? Est-ce que c’est d’offrir des soins aux patients ou c’est de créer une énième chicane fédérale-provinciale ? La santé, c’est un champ de compétence provinciale ; il faut respecter ça. On est d’accord. Nous ce qu’on veut, c’est l’intérêt des patients. S’il y a un financement public qui provient du fédéral […] prenez cet argent-là et débutez un début de programme, débutez quelque chose », a lancé M. Defoy.

Les représentants de la clinique étaient aux côtés de Médecins québécois pour un régime public, appuyés par des partenaires comme la Coalition solidarité santé, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Coalition pour la dignité des aînés et des organisations syndicales.

À l’heure actuelle au Québec, certains soins dentaires sont gratuits pour les enfants de moins de 10 ans et pour les prestataires de l’aide sociale.

Ces groupes formulent trois demandes visant à élargir la couverture publique des soins dentaires au Québec.

D’abord, ils revendiquent d’intégrer graduellement les soins dentaires dans le régime public pour les jeunes de moins de 18 ans, puis les 65 ans et plus, puis l’ensemble des citoyens.

Ensuite, ils demandent d’obliger les cliniques dentaires à afficher leurs tarifs.

En troisième lieu, ils demandent d’augmenter le nombre d’hygiénistes dentaires dans les CLSC.

Ces groupes rappellent que bien des gens négligent leur santé dentaire à cause des coûts inhérents. Et il s’ensuit souvent des problèmes de mastication, d’élocution ou une aggravation de leur état de santé, des abcès, des infections. La situation serait particulièrement difficile chez les personnes âgées, font-ils valoir.