L’intégrité, c’est bon pour la santé. Les personnes dont la vie est basée sur des normes morales élevées risquent nettement moins de souffrir de dépression, selon une étude toute fraîche signée par des chercheurs de l’Université Harvard, aux États-Unis.

Tout d’abord, comment mesurer l’intégrité ?

Aux fins de leur étude, la chercheuse principale Dorota Weziak-Bialowolska et ses collègues ont commencé par établir une échelle basée sur sept indicateurs visant à évaluer les valeurs morales des 1209 participants choisis au hasard dans une même grande entreprise de services aux États-Unis. Ces sujets devaient dire dans quelle mesure (de 0 à 10) elles adhéraient à divers énoncés du type : « Ma force me vient de l’aide que j’apporte à autrui. » « Je traite toujours les autres avec gentillesse, de façon juste et respectueuse. » « Je suis prêt à affronter certaines difficultés si cela m’est nécessaire pour faire le bien. »

Vérification de l’état de santé

Les chercheurs ont ensuite demandé aux personnes de leur échantillon de décrire leur état de santé physique et mentale. Ils avaient aussi accès aux réclamations que ces personnes avaient présentées à leur compagnie d’assurance, de même qu’à leurs diagnostics de dépression, d’anxiété et de maladie cardiovasculaire quand c’était le cas.

Beaucoup moins de dépression

Résultat ? Les personnes qui basent leur vie sur des valeurs morales élevées présentent un moindre risque de dépression, avec une réduction de l’incidence allant de 21 % jusqu’à 51 %. Les personnes qui ont eu de hauts scores en matière d’intégrité étaient aussi celles qui estimaient, dans leur auto-évaluation, avoir une meilleure santé physique et générale. Les résultats indiquent aussi que de hauts standards moraux ont un effet protecteur contre l’anxiété et les maladies cardiovasculaires, quoique de façon moins spectaculaire que pour la dépression.

Les hypothèses des chercheurs

Les chercheurs croient que le risque nettement moindre de dépression puisse être lié « aux réponses cérébrales associées à l’aspect moral du processus de prise de décisions ».

Selon les auteurs de l’étude, leurs résultats corroborent « les théories évolutionnistes selon lesquelles les comportements altruistes et la générosité contribuent à une meilleure coopération sociale et renforcent l’adaptation à un environnement changeant ».

Il semble que de tels comportements, opposés à la loi du plus fort — « sont propices à la survie de l’humanité dans le processus d’évolution ».

Les suivis à faire

Comme toute étude, celle-ci a ses limites, comme le disent les chercheurs. L’une de celles-là vient du fait, écrivent-ils, que leur cohorte était principalement composée de cols blancs et n’était pas représentative de toute la population.