Le Canada lancera sa ligne d’écoute téléphonique nationale à trois chiffres, le 988, pour la prévention du suicide en 2023, a annoncé mercredi le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

« Les gens de partout au Canada auront ainsi un numéro de téléphone facile à retenir, même en période de crise, pour obtenir facilement de l’aide », a déclaré par voie de communiqué l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).

Le 988 sera ainsi plus rapide à composer et éliminera la difficulté liée à la mémorisation d’un numéro à sept ou dix chiffres, indique l’Agence, ajoutant que ce numéro a été choisi puisqu’il est « facilement reconnaissable » et « s’harmonise au numéro de prévention du suicide adopté aux États-Unis ».

Le 15 juillet, les États-Unis sont passés du numéro national de prévention du suicide à 10 chiffres au 988. De son côté, le Canada souhaite l’introduire d’ici novembre 2023. Entre-temps, les résidants du Québec peuvent continuer de composer le 1 866 277-3553 ou se rendre sur le site suicide.ca pour obtenir un soutien par messagerie texte et clavardage en ligne.

Faciliter l’accès aux ressources

« Depuis quelques années, plusieurs provinces souhaitaient que la réponse téléphonique soit unifiée à travers le Canada et qu’elle soit disponible en tout temps », explique Jérôme Gaudreault, président-directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide.

Il estime que le 988 est un numéro facile à promouvoir, à mémoriser et à composer.

Ça peut donc faciliter l’accès aux ressources aux personnes qui sont vulnérables ou en crise suicidaire.

Jérôme Gaudreault, président-directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide

Il espère toutefois que suffisamment de ressources seront déployées pour assurer cette transition. « Si on a un numéro plus facile, il y aura probablement plus d’appels sur la ligne. Si c’est le cas, il faut que les organisations responsables aient une augmentation de leur financement pour être capables d’embaucher suffisamment de personnel », dit-il.

À l’heure actuelle, lorsqu’on compose la ligne québécoise de prévention du suicide, la réponse est immédiate. « C’est important, mais ça exige qu’on ait des ressources disponibles pour répondre au téléphone », dit M. Gaudreault, qui s’attend à la même vitesse de réaction si le 988 est implanté dans la province.

De son côté, l’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM) s’est réjouie de cette annonce. « L’ACMMSM milite depuis longtemps pour que la santé mentale soit considérée à parité avec la santé physique et la toxicomanie, et cette ligne d’assistance téléphonique pour les crises de santé mentale est une étape cruciale dans ce sens », a-t-elle déclaré par communiqué.