La Police provinciale de l’Ontario (OPP) a déposé mercredi trois nouvelles accusations de meurtre au premier degré contre Brian Nadler, ce médecin québécois déjà accusé du même crime en lien avec un décès survenu en mars 2021 à l’Hôpital général de Hawkesbury.

M. Nadler, dans la trentaine et originaire de Dollard-des-Ormeaux, a été arrêté durant la journée de mercredi en lien avec ces trois nouvelles accusations, a ensuite confirmé l’OPP.

En mars 2021, le DNadler avait déjà été accusé de meurtre au premier degré en lien avec le décès d’Albert Poidinger, un homme de Pointe-Claire âgé de 89 ans, survenu quelques jours plus tôt à l’Hôpital général de Hawkesbury, en Ontario.

Un « certain nombre » d’autres morts suspectes faisaient alors l’objet d’enquêtes, avaient confié les autorités, sans s’avancer davantage.

La médicamentation utilisée pour traiter les patients atteints de la COVID-19 faisait alors partie de l’enquête, selon ce qu’avait révélé le quotidien Ottawa Citizen, quelques jours plus tard. Le jour où Brian Nadler avait été arrêté, l’hôpital avait publié un communiqué informant la population qu’il était touché par une nouvelle éclosion du virus qui s’est finalement soldée par le décès de cinq personnes, rapportait aussi le quotidien.

Le médecin avait été détenu un certain temps l’an dernier, avant d’être libéré sous conditions en juillet 2021. À sa sortie de cour, en avril 2021, l’avocat de M. Nadler avait clairement indiqué que son client clamait son innocence et qu’il comptait se défendre face à ces accusations.

Selon le réseau CTV News, les trois nouvelles accusations seraient liées aux décès de Claire Brière, une femme de 80 ans originaire de Rigaud, Lorraine Lalande, une femme de 79 ans de Hawkesbury, et Judith Lungulescu, 93 ans, aussi née dans la région de Hawkesbury.

Selon des avis de décès disponibles en ligne, Lorraine Lalande et Judith Lungulescu seraient toutes deux décédées le 25 mars 2021, le jour de l’arrestation de Brian Nadler.

Tous ses privilèges retirés

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le 25 mars 2021, la Police provinciale de l’Ontario avait été appelée à se rendre à l’Hôpital général de Hawkesbury en lien avec une mort suspecte. Moins de 24 heures plus tard, l’établissement avait ensuite confirmé l’arrestation du médecin, révoquant du même coup « tous ses privilèges ».

En effet, ce soir-là, la Police provinciale de l’Ontario (PPO) avait initialement été appelée à se rendre à l’Hôpital général de Hawkesbury, à quelques kilomètres de la frontière québécoise, en lien avec une mort suspecte. Moins de 24 heures plus tard, l’établissement avait ensuite confirmé l’arrestation du médecin, révoquant du même coup « tous ses privilèges ».

L’affaire avait causé une onde de choc partout au Québec et en Ontario, particulièrement dans la communauté médicale.

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Rappelons que le DBrian Nadler a été blâmé deux fois par le Collège des médecins et des chirurgiens de la Saskatchewan, alors qu’il exerçait à l’hôpital St. Paul’s, à Saskatoon. Les deux infractions pour conduite non professionnelle remontent à l’été 2014. Lors d’une altercation, le DNadler avait traité une collègue de « bitch », avant d’informer une autre collègue qu’il avait « envie de la gifler ». Le médecin avait aussi modifié le dossier médical d’un patient sans dater ni indiquer les changements apportés.

Selon le registre de l’Ordre, l’affaire s’était toutefois réglée après avoir reçu des excuses du DNadler, qui avait promis de suivre des cours d’éthique.

Le DNadler est titulaire d’un permis d’exercice au Québec, mais il ne s’est jamais inscrit au tableau de l’Ordre, avait confirmé l’an dernier le Collège des médecins à La Presse. Il a toutefois réalisé des stages au Centre universitaire de santé McGill en 2012, 2013, 2016 et 2017. Spécialiste en médecine interne, il est diplômé de l’Université McGill dans la cohorte 2010. Il a pratiqué la médecine en Saskatchewan et aussi dans l’État du Nevada, aux États-Unis.

« Étant donné que ce médecin n’a jamais été inscrit au tableau de l’Ordre du Collège des médecins du Québec et que, par conséquent, le Collège n’a pas de juridiction sur lui, nous n’émettrons pas un commentaire spécifique concernant cette situation », a indiqué une porte-parole du Collège, Leslie Labranche.

Avec Vincent Larin et Léa Carrier, La Presse