Après plus de deux ans sans contrat de travail, le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) a conclu une entente de principe avec le gouvernement du Québec, sur laquelle les membres pourraient être appelées à voter d’ici la fin de septembre.

L’entente annoncée par Québec mardi a été conclue « tard dans la nuit de vendredi dernier », a fait savoir le RSFQ, appuyé par la Fédération de professionnèles (FP – CSN).

Les parties n’ont pas dévoilé les détails de l’entente, qui doit d’abord être soumise aux répondantes du comité de relations de travail (CRT) des différents services de sages-femmes. L’instance CRT décidera ensuite s’il y a lieu de recommander que l’entente soit présentée en assemblée générale, laquelle pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’été (21 septembre).

« On est confiantes que ça va dans le bon sens en termes de rétention et d’attraction. Il y a une nette amélioration des conditions de travail, et qui tient compte de la réalité du travail des sages-femmes », a commenté la vice-présidente du RSFQ, Amaili Jetté, en entrevue téléphonique.

Une motion de l’Assemblée nationale avait demandé au gouvernement de démarrer les négociations « sans délai » à la mi-mars. La motion, déposée par la députée solidaire Émilise Lessard-Therrien, avait été adoptée à l’unanimité des 101 députés présents, incluant la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Le RSFQ, une association professionnelle, compte près de 250 membres, qui sont sans contrat de travail depuis avril 2020. Au 1er avril dernier, près de 10 % n’avaient pas renouvelé leur permis auprès de leur ordre professionnel, a déploré leur Regroupement.

L’une des principales revendications est le paiement d’une heure de travail par huit heures de garde. C’est le cas « dans tous les milieux de travail à prédominance masculine » du réseau de la santé, comme les pharmaciens d’établissement et les techniciens, a fait valoir le RSFQ.

La rémunération des sages-femmes allait de 31,29 $ à 53,11 $ l’heure en 2019, et elles reçoivent 2,59 $ par heure de garde, indique l’association. Cela représente 20,72 $ pour huit heures, soit 66 % du salaire horaire.

« Avec cette entente, le gouvernement se donne les moyens de renforcer la pratique sage-femme à travers tout le Québec par des mesures axées sur l’attraction et la rétention, la reconnaissance de leur rôle dans l’accessibilité des soins […] et la poursuite du développement de la profession », a indiqué le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, par communiqué.

Environ 10 % des Québécoises en âge de procréer aimeraient être suivies et assistées par une sage-femme, estimait la Politique de natalité 2008-2018 en citant un sondage SOM de 2005. Selon le RSFQ, seulement 4,5 % des suivis de grossesse sont actuellement effectués par une sage-femme.

Certaines régions ont des projets, mais toujours pas de maisons de naissance sur leur territoire, indique Mme Jetté en citant la Côte-Nord, l’Abitibi, Laval et la Montérégie-Est. La Gaspésie a dû avoir recours à des sages-femmes de l’extérieur pour les vacances, et la situation de Montréal est en « équilibre fragile » après l’ouverture de plusieurs services.

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    Nombre d’accouchements avec une sage-femme dans la dernière année au Québec
    Source : Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ)