Les ambulanciers de Montréal et Laval exerceront des moyens de pression dès lundi pour faire respecter leurs heures de repas alors qu’un manque chronique de main-d’œuvre crée des conditions de travail difficiles.

« Urgences-santé refuse catégoriquement les pistes de solution considérées comme les plus efficaces par le Syndicat du préhospitalier (SP–CSN) », déplore le syndicat par communiqué.

Une rencontre de la dernière chance a eu lieu vendredi « pour discuter de l’un des irritants majeurs pour les [paramédicaux], soit l’incapacité de prendre leur pause repas au moment convenu » en raison du manque de personnel.

« Malheureusement, le SP–CSN constate qu’Urgences-santé n’entend pas s’attaquer sérieusement à ce problème », poursuit le communiqué.

Face à cette fermeture de l’employeur, le syndicat appelle tous les [paramédicaux] à prendre leur pause repas au moment prévu, en respect de la convention collective, à compter du lundi 11 juillet.

Extrait du communiqué du SP–CSN

Le syndicat assure toutefois que cela « n’aura pas d’impact sur la santé et la sécurité de la population ».

Outre le respect des pauses, le syndicat réclame que les heures supplémentaires effectuées volontairement soient rémunérées à taux double et dénonce l’utilisation systématique des heures supplémentaires obligatoires.

Revendications « légitimes »

Appelé à réagir, le porte-parole d’Urgences-santé Stéphane Smith admet que « les employés sont fatigués, ils ont des revendications qui sont tout à fait légitimes ».

« On va essayer d’arranger ça », assure-t-il. Des discussions sont toujours en cours avec le syndicat, selon lui, mais également avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), de qui dépend notamment la possibilité d’accorder le taux double pour les heures supplémentaires.

« Le MSSS respecte le droit de grève des techniciens ambulanciers paramédicaux », indique-t-on de ce côté. « Toutefois il rappelle que le maintien des services essentiels est obligatoire. »

Urgences-santé manque régulièrement de personnel pour combler tous ses quarts de travail, et la situation est particulièrement criante la nuit et les week-ends. Lors d’un week-end de la fin mai, La Presse a rapporté que plus de la moitié des ambulances prévues manquaient à l’appel, faute d’employés disponibles.

Et ce week-end encore, presque tous les quarts de travail seront marqués par des absences. Dans la nuit de dimanche à lundi, il y aura pas moins de 38 ambulanciers de moins que les 98 qui devraient être en poste, selon un autre porte-parole de l’organisation, Benoit Garneau, une situation représentative des dernières semaines.