Le syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec déclenche une grève mercredi pour dénoncer la lenteur des négociations avec la partie patronale.

Plus de trois ans après la fin de la dernière convention collective, et presque deux ans après le début des négociations, ce sont 132 infirmières, infirmières auxiliaires, conseillères et techniciennes membres du syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec (SPI-CSQ) qui seront en grève au siège social d’Héma-Québec à Montréal ainsi qu’à ses centres permanents de prélèvements et à ses collectes mobiles de la région métropolitaine.

« Ce que nous dénonçons, c’est le manque de vitesse et de progression dans les discussions. Ça fait plusieurs mois, voire plusieurs années, qu’on est en négociations. On peine à régler des articles [de la convention collective], même les plus simples », insiste Fannie Cloutier, vice-présidente du SPI-CSQ, au bout du fil avec La Presse.

La convention collective du syndicat des infirmières d’Héma-Québec est échue depuis le 31 mars 2019, alors que les négociations sont officiellement débutées depuis le 18 septembre 2020.

Près d’une trentaine de séances de négociation ont eu lieu jusqu’à présent et un conciliateur a été nommé au dossier le 20 janvier dernier.

« Lors de la dernière séance de négociations, lundi dernier, on a constaté que l’employeur manque de sérieux et de rigueur dans ses retours. S’il y avait vraiment eu des avancées, on aurait été prêtes à laisser faire la grève », ajoute Mme Cloutier.

Les salaires et le TSO au cœur des négociations

Parmi les principaux points de litige, on retrouve la disparité entre le salaire des infirmières d’Héma-Québec et celui des infirmières du réseau public.

« Nos salaires sont gelés depuis le 1er avril 2018. Donc, il y a des disparités entre les salaires à Héma-Québec et ceux offerts dans le réseau public, ce qui fait qu’on a de la difficulté à recruter de nouveaux membres », souligne Fannie Cloutier.

Les infirmières d’Héma-Québec doivent aussi composer avec du temps supplémentaire obligatoire (TSO), accentué par un manque important de personnel, et des difficultés à prendre leurs journées de congé en entier en raison du calendrier chargé des collectes de sang.

Selon elle, le manque de personnel est assez significatif pour que seuls deux centres de collecte de sang GLOBULE sur quatre fonctionnent à plein régime la fin de semaine.

Elle assure toutefois que les collectes de sang seront peu affectées par la grève, puisque Héma-Québec fournit des services essentiels en vertu du Code du travail du Québec.

« Nous nous sommes entendus avec l’employeur pour accorder une période de grève durant laquelle il n’y aurait pas de rendez-vous et de bien les redistribuer au courant de la journée. On va fournir la même qualité de service que d’habitude », explique-t-elle.

Pour ce qui est de la rapidité du service, Mme Cloutier prévient que l’abandon de certaines tâches durant la grève pourrait engendrer un léger impact sur la vitesse du service.

Du côté d’Héma-Québec, on indique que les négociations se poursuivent « rondement ». Laurent Paul Ménard, directeur des relations publiques, ajoute avoir « espoir » que l’employeur parvienne à « un règlement négocié dans les meilleurs délais » avec les infirmières.