(Montréal) C’est au tour de milliers de travailleurs dans la santé et les services sociaux qui dispensent des soins à domicile ou qui se rendent au domicile de familles d’être confrontés à la hausse du prix de l’essence, depuis quelques mois.

Leurs syndicats demandent au gouvernement de convenir avec eux d’un montant compensatoire pour combler le manque à gagner.

Habituellement, les indemnités versées pour l’utilisation du véhicule dans le cadre du travail sont ajustées en avril et octobre chaque année, a expliqué en entrevue lundi la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Julie Bouchard.

Elle voudrait que les travailleurs touchés reçoivent un montant compensatoire d’ici la prochaine révision en octobre.

« Nous ce qu’on veut, c’est d’être capables de convenir ensemble d’un montant compensatoire qui viendrait couvrir les frais que certaines personnes doivent débourser de leur poche pour pallier à cet inconvénient-là, pour s’assurer qu’elles ne déboursent pas à même leur portefeuille à elles », a expliqué Mme Bouchard.

L’indemnité est de 54,4 cents par kilomètre, depuis le 1er avril, puis de 48,5 cents après 8000 kilomètres, a noté la dirigeante syndicale.

« C’est nettement insuffisant », déplore la présidente de la FIQ.

Cela peut concerner des infirmières, des infirmières auxiliaires, des préposés aux bénéficiaires, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des travailleuses sociales et autres intervenants qui se rendent dans les familles, par exemple.

Des travailleurs de la santé s’en sont directement plaints à leurs gestionnaires, mais il semble qu’eux non plus n’y peuvent rien, rapporte Mme Bouchard. Ces travailleurs se sont fait répondre que « ça appartient au Trésor et ils ne peuvent pas donner un montant compensatoire, même s’ils savent et comprennent l’enjeu avec le prix de l’essence ».

La FIQ rappelle que la rétention et le recrutement d’infirmières et de travailleurs dans la santé sont déjà ardus sans cette embûche supplémentaire.

Une pétition a également été lancée pour appuyer la cause ; elle est disponible sur le site internet de l’Assemblée nationale. Elle comptait lundi près de 3000 noms. Les intéressés doivent la signer d’ici le 8 septembre.

Les autres syndicats concernés, qui font campagne pour une telle indemnisation, sont le Syndicat québécois des employés de service (SQEES) affilié à la FTQ, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) affiliée à la CSN, la Fédération des professionnels (FP) affiliée à la CSN, la CSQ et le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

La semaine dernière, ce sont les facteurs ruraux et suburbains qui travaillent pour Postes Canada et qui doivent utiliser leur véhicule personnel pour livrer le courrier qui ont demandé une compensation semblable, à cause de la hausse du prix de l’essence.

Précision :
Dans une version précédente, il était indiqué que « l’indemnité est de 62 cents par kilomètre, depuis le 1
er avril, puis de 55 cents après 8000 kilomètres, a noté la dirigeante syndicale. » Il aurait fallu lire « 54,4 cents par kilomètre, depuis le 1er avril, puis de 48,5 cents après 8000 kilomètres ». Nos excuses.