Un premier centre de vaccination contre la variole simienne a ouvert à Montréal, où l’épidémie est en hausse. Plus de 500 personnes ont déjà reçu une dose de vaccin, alors que le Québec compte 71 cas officiellement déclarés.

Le centre de vaccination Berri/Centre-Sud administre depuis vendredi des doses de vaccin contre la variole simienne. Les admissions se font sans rendez-vous tous les jours de 8 h à 19 h 30, selon une procédure similaire à la vaccination contre la COVID-19. Ainsi, 516 personnes ont déjà reçu une dose de vaccin contre la variole simienne depuis le 30 mai, rapporte le CIUSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. La plupart des individus touchés sont des hommes homosexuels résidant à Montréal.

Sur place, les candidats à la vaccination restent prudents face à la montée de l’épidémie. Beaucoup sont venus par prévention, notamment orientés par l’organisme communautaire RÉZO, qui œuvre auprès des hommes gais ou bisexuels et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH).

C’est le cas de Ludvic Moquin-Beaudry, interrogé à la sortie du centre de vaccination : « J’ai vu le post Facebook de RÉZO, et je me suis dit que c’était important de venir. Je ne connais personne qui a attrapé la maladie, mais je pense qu’il faut encourager le plus de personnes à se faire vacciner. »

Photo ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Ludvic Moquin-Beaudry

Les cas de malades ne sont cependant pas rares dans l’entourage des personnes interrogées. « J’ai un ami français qui vient de l’attraper, témoigne Martin Guay, qui précise ne pas avoir vu récemment l’individu malade. Après la pandémie que l’on vient de vivre, c’est sûr que c’est un peu alarmant. »

200 injections par jour

Avant de recevoir leur dose de vaccin, les patients sont soumis à un questionnaire visant à évaluer leur degré de contact avec la maladie. Selon Lise Maurice, infirmière au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, « ce sont surtout des gens qui ont été en contact avec d’autres personnes ayant contracté la maladie. Les seules personnes que l’on a refusées, c’est parce qu’elles n’étaient pas actives sexuellement et donc le risque était très faible ».

La variole simienne peut se transmettre par une relation sexuelle, mais aussi lors de contacts physiques étroits avec une personne infectée, ses vêtements ou ses draps.

Dans la salle de vaccination, les patients attendent leur tour dans le calme. Le centre de vaccination Berri/Centre-Sud réalise environ 200 injections par jour. Face à la demande grandissante, certains patients ont dû se présenter à plusieurs reprises pour se faire administrer une dose. La majorité des patients sont des hommes de moins de 50 ans, qui n’ont jamais été vaccinés contre la variole.

Les vaccinés refusent pour l’instant de céder à la panique. « Je ne suis pas très inquiet, car je sais que l’on ne peut pas en mourir, témoigne Robert Girard après avoir reçu son injection. C’est un peu alarmant, mais j’imagine que cela va être contrôlé à un moment donné. »

Si, dans la plupart des cas, la maladie se guérit d’elle-même en deux à quatre semaines, des complications mortelles peuvent survenir pour environ 1 % des cas, touchant en particulier les personnes immunodéprimées.

Le nombre de cas de variole simienne au Québec a été multiplié par trois en moins d’une semaine, faisant de la province l’un des territoires les plus touchés par l’épidémie. Vendredi dernier, l’Agence de la Santé publique du Canada jugeait « préoccupante » la situation épidémique au Québec.

Fièvre, sueurs nocturnes, maux de tête, ganglions enflés et douleurs musculaires sont les principaux signes annonciateurs de la maladie. Les personnes présentant ces symptômes sont invitées à consulter rapidement un professionnel de la santé pour une évaluation, à porter un masque et à couvrir les lésions.

En savoir plus
  • 71
    Nombre de cas de variole simienne déclarés au Québec en date du 2 juin 2022
    Source : gouvernement du Québec
    780
    Nombre de cas de variole simienne déclarés au 5 juin 2022 dans 27 pays où la maladie n’est pas endémique
    Source : Organisation mondiale de la santé
  • 1000
    Nombre de doses de vaccin déjà livrées au Québec
    Source : agence de la Santé publique du Canada