Un nouveau groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) verra le jour au CLSC Hochelaga-Maisonneuve, dans l’est de Montréal. Cinq millions y seront investis pour s’attaquer au « manque de services » dans le quartier. Et dès juillet, quatre résidentes en médecine de l’Université de Montréal se joindront à l’équipe.

« Vous voyez là les racines de la santé communautaire d’Hochelaga-Maisonneuve », a lancé le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Jean-François Fortin Verreault, lors d’une conférence de presse tenue en début de journée lundi.

À terme, le nouveau GMF-U vise de former une douzaine de professionnels, en majorité des résidents en médecine, mais aussi des infirmières praticiennes. Il s’agit d’un ajout important pour l’équipe du CLSC, qui compte jusqu’ici une vingtaine d’employés, incluant des physiothérapeutes, des travailleurs sociaux et des pharmaciens.

Dès le début du mois de juillet, quatre résidentes en médecine de l’Université de Montréal se joindront à leurs rangs. « En 2022, c’est tout un exploit pour un milieu qui n’existe pas encore », a soulevé la Dre Pascale Breault, directrice médicale du nouveau GMF-U, en référence à la pénurie de main-d’œuvre qui complique l’embauche de personnel et le manque de valorisation du métier.

On prévoit que chacune de nos résidentes prendra environ une centaine de patients qui sont sur un guichet d’accès à un médecin de famille. Et on leur a promis des postes pour pouvoir les garder après.

La Dre Pascale Breault, directrice médicale du nouveau GMF-U

Celle-ci a toutefois insisté sur la nécessité d’offrir des soins « en marge des cadres établis » dans le quartier. « Ça ne se jouera pas uniquement avec de l’accès à des médecins », a-t-elle remarqué, citant l’accès à une alimentation abordable, le stress financier et immobilier et la qualité de l’air comme des enjeux aussi prioritaires à prendre en compte pour la santé de la population.

Retombées « très concrètes »

Sur place, la ministre responsable de la Métropole et députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, a estimé que ce nouveau GMF-U « aura des retombées très concrètes » dans un quartier « où les besoins sont grandissants ». « Ici, la communauté est populeuse, et elle est aussi vieillissante. C’est donc essentiel d’avoir une offre de service qui réponde aux besoins », a-t-elle dit.

La ministre s’est aussi réjouie du partenariat avec l’Université de Montréal, un signe selon elle que l’est de la métropole « est capable d’attirer des pôles universitaires ». « Ce qu’on offre aujourd’hui, c’est un accès facilité à des soins élargis. C’est un gain considérable », a insisté l’élue.

À ses côtés, le vice-doyen du Département de médecine de l’Université de Montréal, le DMario Talajic, a parlé d’une excellente nouvelle « dans un contexte de pénurie de médecins de famille » et de la nécessité « d’augmenter les cohortes de médecine » au Québec. « C’est un projet clinique qui va adresser un manque de services pour la population et, en même temps, donner l’opportunité d’augmenter le nombre de médecins qu’on forme au sein de l’Université », a-t-il conclu.

En savoir plus
  • 2,5 millions
    Des cinq millions nécessaires à la mise sur pied du GMF-U, 2,5 millions sont assumés par le CIUSSS. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) déboursera de son côté 2 millions. Le reste proviendra d’Ottawa.