Même si Québec assure que le projet de loi 96 n’empêchera pas les patients de s’entretenir dans la langue de leur choix avec leur soignant, le Collège des médecins estime que « le texte de loi, tel qu’il est formulé, maintient des zones grises et donne des raisons de s’inquiéter ».

Dans une infolettre envoyée vendredi à ses membres, le président du Collège des médecins, le DMauril Gaudreault, indique que le projet de loi 96 « sème actuellement la confusion et des inquiétudes, tant au sein de la population que chez les médecins et les professionnels de la santé ».

Selon lui, le projet de loi est « perfectible ». « Nous sommes convaincus que le gouvernement voudra en clarifier certains aspects, alors que le réseau de la santé n’a pas besoin de cette préoccupation supplémentaire », écrit le DGaudreault.

Mercredi, la Coalition pour des services sociaux et de santé de qualité (CSSSQ), qui dit avoir l’appui de 700 médecins, a réitéré publiquement son désir que le réseau de la santé et des services sociaux soit exempté de la loi (https://plus.lapresse.ca/screens/c74b3045-cc50-4a87-a7bd-6290d95b170a__7C___0.html).

Le DGaudreault affirme que « chaque patient francophone a le droit de recevoir des services dans la langue officielle au sein du réseau de la santé ». Mais il ajoute que « rien ne devrait s’ingérer dans la relation entre un patient et son médecin » et qu’il « importe que le patient puisse comprendre son médecin et être compris par celui-ci ».

Le Collège des médecins s’engage auprès des patients à « veiller farouchement à ce que la relation de confiance avec leur médecin ne soit entravée par aucun obstacle légal ou administratif ».

Pour le Collège des médecins, il existe sur le terrain des « enjeux autrement plus criants qui compromettent leur capacité même de soigner les patients », dont « la pénurie de personnel, la fermeture de blocs opératoires, les listes d’attente notamment en chirurgie, en oncologie et en endoscopie, les débordements chroniques des urgences... ».

« Soyons pragmatiques : il faut s’attaquer aux maux du réseau et non aux mots échangés entre les patients et leur médecin », écrit le DGaudreault.