La PDG du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Lynne McVey, annonce mardi matin qu’elle ne sollicitera pas de renouvellement de son mandat, qui vient à échéance en juillet prochain.

Cette annonce survient alors que la PDG a été fortement critiquée pour sa gestion de la crise qui a secoué le CHSLD Herron au printemps 2020, alors que 47 personnes avaient perdu la vie en raison de la COVID-19. Dans un rapport publié lundi, la coroner Géhane Kamel avait critiqué la « désorganisation de l’équipe de gestionnaires du CIUSSS » et soulignait que « la grande majorité des décès » au CHSLD Herron s’étaient produits « alors que le CIUSSS assumait déjà la gestion clinique du CHSLD ». La coroner avait aussi critiqué l’appel fait au 911 par Mme McVey, le 11 avril 2020, soulignant qu’il est « difficile de comprendre l’objectif de cet appel puisque la situation était alarmante dès le 29 mars 2020 ».

MKamel estimait aussi qu’il avait été « disgracieux » de la part de Mme McVey d’avoir blâmé le CHSLD Herron pour avoir transféré durant la crise des résidants à l’hôpital « alors même que dans l’urgence, ce geste était le plus sensé si l’on voulait que ces résidants aient une chance de s’en sortir ».

Dans un communiqué émis ce matin, Mme McVey rend hommage aux équipes du CIUSSS « qui jour après jour depuis deux ans continuent de répondre présent sans jamais faillir avec un courage et une détermination hors du commun ». « La direction générale du CIUSSS prend actuellement connaissance du rapport de la coroner et de ses recommandations et s’engage à les mettre en place pour la sécurité et le bien-être de ses usagers et de ses résidents », peut-on lire dans le document.

C’est Najia Hachimi-Idrissi, PDG adjointe du CIUSSS, qui assurera l’intérim jusqu’à l’arrivée en fonction d’un nouveau PDG.

Imputabilité « d’en haut jusqu’en bas »

Le premier ministre du Québec, François Legault, a réagi au départ de Lynne McVey en insistant sur l’importance d’« améliorer » l’imputabilité dans le réseau de la santé, notamment chez les PDG des CISSS et des CIUSSS, mais aussi « d’en haut jusqu’en bas ».

« C’est important que les CISSS et CIUSSS surveillent ce qui se passe dans les CHSLD et nous informent bien, à Québec, de la situation réelle dans chaque CHSLD, ce qui n’a pas été fait avec le CHSLD Herron », a-t-il déclaré.

« Le premier ministre et même le ministre de la Santé ne peuvent pas commencer à s’assurer de ce qui se passe dans chacun des établissements de santé au Québec, donc il faut une délégation de pouvoir et quand quelqu’un ne gère pas bien, il faut changer le gestionnaire », a conclu le chef de la Coalition avenir Québec.

Avec Vincent Larin, La Presse