L’Hôpital pour enfants malades (SickKids) de Toronto a signalé sept cas d’hépatite de cause inconnue entre le 1er octobre 2021 et le 30 avril 2022.

« Ces cas sont actuellement examinés par la province, et ceux qui répondent à la définition de cas seront signalés à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour être inclus dans l’enquête nationale », a indiqué à La Presse la porte-parole de l’ASPC, Anne Génier.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mardi avoir identifié 348 cas probables d’hépatite d’origine inconnue dans 20 pays. Ces enfants qui étaient auparavant en bonne santé ont soudainement développé une hépatite, ou une inflammation du foie.

La plupart des malades ont présenté des symptômes gastro-intestinaux, notamment des douleurs abdominales, des diarrhées et des vomissements, ou encore une jaunisse. Certains cas ont provoqué une insuffisance hépatique et ont nécessité une transplantation. Près d’une dizaine d’entre eux sont décédés.

À l’heure actuelle, seuls six pays recensent plus de cinq cas, mais le Royaume-Uni a signalé à lui seul 160 malades. Aux États-Unis, les autorités sanitaires ont indiqué vendredi qu’elles enquêtaient sur 109 cas similaires, dont cinq mortels. Trois enfants sont par ailleurs décédés en Indonésie.

De son côté, le Canada avait annoncé à la fin avril avoir enregistré des cas d’inflammation du foie d’origine inconnue et avait entamé une enquête plus approfondie pour déterminer s’ils sont liés à ceux recensés ailleurs dans le monde. L’enquête est toujours en cours. « Nous avons besoin de plus d’informations pour évaluer la situation et tout risque potentiel pour les personnes au Canada », a indiqué Mme Génier.

Le CHU Sainte-Justine a pour sa part confirmé à La Presse mardi soir qu’aucun cas d’hépatite présentant les caractéristiques répertoriées en Europe n’a été confirmé à l’hôpital. « Nous surveillons de près l’évolution de la situation », a indiqué la conseillère en relations médias, Justine Mondoux-Turcotte.

Un virus possiblement en cause

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’hypothèse d’une infection par un virus pour expliquer cette mystérieuse maladie qui touche principalement des enfants est la plus probable.

« À l’heure actuelle, les principales hypothèses restent celles qui impliquent l’adénovirus, en prenant également en considération de façon importante le rôle de la COVID-19, soit en tant que co-infection, soit en tant qu’infection antérieure », a déclaré Philippa Easterbrook, du programme mondial de l’OMS sur l’hépatite.

Des tests effectués la semaine dernière ont confirmé qu’environ 70 % des cas étaient positifs à l’adénovirus, le sous-type 41, normalement associé à la gastro-entérite, a-t-elle ajouté.

Les adénovirus se propagent généralement par contact personnel, par les gouttelettes respiratoires et les surfaces. Ils sont connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou des troubles digestifs.

Les tests ont également montré qu’environ 18 % des malades étaient positifs à la COVID-19. « La semaine prochaine, nous nous concentrerons sur les tests sérologiques pour les expositions et les infections antérieures à la COVID-19 », a déclaré Mme Easterbrook.

Après la découverte des 169 premiers cas, l’OMS avait indiqué que les virus des hépatites A, B, C, D et E n’avaient été détectés chez aucun des malades.

Avec l’Agence France-Presse