(Montréal) Réanimer, intuber, soigner une plaie provoquée par des éclats d’obus, par un bâtiment effondré… l’Université McGill a mis sur pied en quelques heures des vidéos traduites en ukrainien pour aider tous les soignants à pratiquer la médecine de guerre.

Ses confrères font face à un « scénario inimaginable en 2022 », une « situation très complexe », « stressante », raconte à l’AFP le Dr Tarek Razek, chef de traumatologie du Centre universitaire de santé McGill.

Et devant l’ampleur du conflit, tous les personnels, et pas seulement les médecins urgentistes et les chirurgiens traumatologues, sont appelés à prendre en charge les patients blessés, explique-t-il.

En partenariat avec le centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg de l’université, les médecins canadiens ont donc créé des vidéos de quelques minutes pour expliquer « les notions élémentaires de secourisme et de réanimation ».  

« Entre le moment de la demande ukrainienne et la création, il a fallu moins de trois heures, et le produit final a été livré en moins de 24 heures », se félicite le Dr Gerald Fried, directeur du centre.

Les vidéos, qui ont été tournées à Montréal, montées par une chirurgienne thoracique, la Dr Junko Tokuno, et traduites en ukrainien.

« Avec les avancées technologiques, c’est la première fois qu’on peut faire les choses aussi rapidement, et d’une telle qualité » pour les contenus, souligne le Dr Razek.

Mercredi, 17 adultes ont été blessés mercredi dans le bombardement par l’armée russe d’un hôpital pédiatrique à Marioupol en Ukraine.

L’intensification des bombardements ces derniers jours contre plusieurs villes ukrainiennes ont déclenché une avalanche de morts et de blessés parmi la population civile, prise au piège.

Depuis le début de la guerre, au moins 474 civils ont été tués et 861 blessés, d’après le dernier décompte de l’ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.