(Montréal) Les deux grands hôpitaux pédiatriques de la région de Montréal s’inquiètent de hausses importantes du nombre d’enfants qui se sont blessés en allant glisser au cours des dernières semaines.

L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du Centre universitaire de santé McGill indiquait ainsi vendredi que plus de 70 enfants (dont deux dans la seule journée de jeudi) ont consulté son urgence pour des blessures liées à la pratique de la luge entre le 10 décembre 2020 et le 3 janvier 2021, soit le total pour toute une saison certaines années.

En comparaison, le nombre de cas le plus élevé enregistré pendant cette même période au Children avait été vu en 2004, avec 50 enfants blessés.

« C’est un nombre record cet hiver, d’enfants ou d’adolescents qui se blessent faisant de la luge ou du toboggan, a dit Sylvie Lévesque, qui est infirmière gestionnaire de l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Ça nous inquiète parce qu’on sait qu’on annonce du temps doux au cours des prochains jours. »

De leur côté, les urgentologues du CHU Sainte-Justine ont soigné 45 enfants blessés lors de ces activités seulement depuis le 31 décembre. Le manque d’activités alternatives entraîné par le confinement est montré du doigt par les deux hôpitaux.

« C’est un défi important pour tout le monde, la pandémie, a rappelé Mme Lévesque. Les enfants sont privés de toutes leurs occasions de socialiser, des sports qu’ils font habituellement.

« Les parents sont fatigués. Les enfants sont dans la maison toute la journée, toute la semaine. On les laisse aller dehors, mais certains devraient avoir une surveillance plus importante, par exemple les plus petits. »

Les données fournies par l’Hôpital de Montréal pour enfants révèlent que près de la moitié des blessures sont survenues lors d’une collision avec un objet (comme un arbre, un rocher ou une clôture) et que 38 % des victimes avaient moins de six ans. Plus de 95 % des victimes ne portaient pas de casque au moment de l’accident.

Les enfants blessés ont subi des commotions cérébrales, des fractures parfois graves, des blessures abdominales ou pelviennes et des lacérations.

« Ce qui nous inquiète, ce sont les traumatismes crâniens avec des saignements, parce que ça, nous en avons quand même plusieurs, a révélé Mme Lévesque. On voit des enfants qui ont de gros saignements intracrâniens pendant la nuit et le parent ne les voit pas avant le lendemain matin. »

En plus du port du casque, on recommande entre autres de glisser dans des zones sécuritaires dépourvues d’obstacles, de vérifier l’état de la pente avant de s’élancer, de ne jamais glisser tête première ou debout, et de ne pas laisser un enfant de moins de cinq ans glisser seul.

Et puisque de nombreuses blessures se produisent en après-midi ou en soirée, on recommande enfin d’aller glisser pendant la journée.

« L’enfant va aller s’amuser, il va aller prendre l’air et c’est bien, mais le parent doit absolument insister pour que l’enfant porte son casque parce qu’au bout de la ligne, c’est aussi rapide qu’aller en ski, a conclu Mme Lévesque. Les enfants peuvent être plusieurs sur la même luge, ils prennent de la vitesse et l’impact est encore plus grand. »