(Montréal) La FIQ réclame le paiement d’intérêts au taux légal au gouvernement du Québec pour chaque jour de retard dans les versements rétroactifs qui sont dus à ses membres, en vertu de la nouvelle convention collective.

De plus, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec exige des excuses formelles de la part du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

« Devant l’inaction du ministre de la Santé à déployer tous les moyens pour régler les retards de paiement occasionnés par son service de paie et face à son insouciance à offrir toute forme de compensation à nos membres, nous nous voyons dans l’obligation d’exiger de la part du gouvernement des intérêts au taux légal pour chaque jour de retard », a prévenu la présidente par intérim de la FIQ, Nathalie Lévesque.

La Presse Canadienne avait révélé, mercredi, que les membres de la FIQ recevraient en retard des paiements rétroactifs qui leur sont dus en vertu de la nouvelle convention collective, qui a été conclue en juin dernier.

Il s’agit de primes et de montants forfaitaires qui ont été convenus entre les parties et qui doivent être versés de façon rétroactive, à des dates prédéterminées dans la nouvelle convention.

Or, non seulement ces montants seront versés en retard, mais on ignore à quel moment au juste ils pourront l’être.

La source du problème

Jeudi, le ministère a confirmé ces retards de paiement touchant des travailleurs dans la santé. Il les a attribués à « une charge de travail majeure, autant pour les établissements de santé que pour les firmes de traitement de la paie ».

« Le volume de modifications à traiter, la portée rétroactive de celles-ci et les délais, convergeant tous à courte échéance, impliquent un défi logistique important pour l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus », avait justifié le ministère.

« Les montants à verser sont très variables d’un employé à un autre, et ce, dépendamment des titres d’emplois et des modalités auxquelles ils ont droit », avait ajouté le MSSS.

« On ne peut pas tolérer »

La FIQ n’accepte pas cette réponse, d’autant plus que les dates de versement étaient connues depuis des mois.

« Tous les jours, nos membres respectent leur part du contrat de travail, en prodiguant les soins et les services essentiels à la population. On ne peut pas tolérer qu’elles soient pénalisées en toute impunité. La moindre des choses est que le gouvernement respecte ses engagements », a lancé Mme Lévesque.

C’est le Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la FTQ, qui avait été le premier à sonner l’alarme, le 27 octobre, après avoir été avisé par certains employeurs de ces retards de paiement. Le SQEES représente de nombreux préposés aux bénéficiaires notamment.

« Ces retards sont inacceptables pour nos membres, qui voient repousser à une date indéterminée leur bonification salariale, alors que c’est depuis avril 2019 que les salaires n’ont pas été ajustés », avait déploré Lucie Thériault, secrétaire générale du SQEES.

Elle avait dit craindre qu’en fin de compte, ce soient les contribuables qui paient la note pour ces retards.

À son tour, le Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ, a dénoncé ces retards.

« Ça fait trois mois et demi que le gouvernement a toutes les informations en main pour préparer ces paiements. On a assez de problèmes dans le réseau, on n’avait pas besoin de ce retard, causé par la sous-traitance du système de paie. Là, nous réclamons que le gouvernement communique rapidement et clairement avec nos membres pour prendre l’entière responsabilité de ce cafouillage », a tonné Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP.

Invité à commenter, le cabinet du ministre Dubé n’avait pas encore fait connaître ses commentaires, au moment d’écrire ces lignes.