(Québec) Des infirmières à la retraite ou travaillant dans le secteur privé continuent de lever la main pour se joindre au réseau public de la santé six semaines après le lancement du plan d’embauche du gouvernement Legault. Québec devrait par ailleurs assouplir les conditions liées au versement des primes de 15 000 $ par infirmière.

Au total, 864 infirmières ont été engagées dans le réseau de la santé depuis le début de l’opération de recrutement et de rétention, le 23 septembre dernier. Il s’agit de 117 travailleuses de plus que la semaine dernière.

Au moins 102 infirmières à la retraite ont accepté un retour au travail (hausse de 9 par rapport à la semaine dernière) et 762 ressources provenant notamment du secteur privé ont intégré le réseau public (hausse de 108). Ces données ont été annoncées jeudi lors de la mise à jour hebdomadaire du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Plus de 737 travailleuses du réseau ont aussi accepté un « rehaussement » de poste à temps complet, pour un total de 2713 depuis six semaines. Les établissements de santé négocient également avec 3721 candidates potentielles (hausse de 459).

Québec cherche à recruter au moins 4300 infirmières à temps complet pour prêter main-forte au réseau de la santé, fragilisé par la pénurie de main-d’œuvre et l’épuisement des troupes après 18 mois de pandémie. Mercredi, le gouvernement a abandonné la vaccination obligatoire pour les travailleurs de la santé puisqu’il ne pouvait se priver des 5000 soignants non vaccinés.

Pour attirer et retenir la main-d’œuvre, le gouvernement a choisi de verser une prime de 15 000 $ par infirmière qui s’engage à travailler à temps complet pendant une année complète. Mais le plan du gouvernement Legault a été sévèrement critiqué par les syndicats, qui estiment que les conditions liées à l’attribution de ces primes sont trop contraignantes.

Vers des assouplissements

« On a eu la chance, au cours des dernières semaines, d’avoir plusieurs discussions non seulement avec nos employés, mais [aussi] avec nos syndicats pour qu’ils nous appuient dans cette démarche [d’embauche] », a souligné mercredi au Salon bleu le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

« [On] est en train de travailler très fort pour finaliser les aménagements dans le programme qui a été annoncé il y a quelques semaines », a-t-il ajouté, ouvrant ainsi la porte à des assouplissements liés à l’application de l’arrêté ministériel. Il a tenu des propos similaires devant le Collège des médecins, lundi.

L’un des points en litige est la question des congés sans solde. Le guide d’application du Ministère, qui vise essentiellement à vulgariser les conditions de l’arrêté ministériel, indique que les « journées sans solde font perdre l’admissibilité » à la prime. Ce passage a provoqué l’ire des syndicats et forcé le Ministère à publier une « rectification ».

Mercredi, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec a annoncé la création à leur demande d’une « table de travail urgente » avec Québec pour améliorer les conditions de travail et s’attaquer aux « nombreuses iniquités des primes temporaires » offertes par le gouvernement.

La démarche regroupe l’ensemble des syndicats qui représentent le personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires. Les organisations syndicales préfèrent ne pas commenter ce nouveau processus de discussions pour l’instant.