(Montréal) Le ministère de la Santé et des Services sociaux confirme, jeudi, les problèmes de retard dans le versement de montants rétroactifs qui sont dus aux travailleurs dans la santé, en vertu de leurs nouvelles conventions collectives.

Des milliers d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires, notamment, qui attendent des montants rétroactifs, en vertu des nouvelles conventions collectives, ne les recevront pas aux dates prévues.

Pire encore, ils ignorent quand, au juste, ils les recevront, a dénoncé le vice-président aux relations de travail de la FIQ, Patrick Guay, en entrevue.

« Ce n’est pas quelque chose qui vient d’apparaître. Ce sont des dates qui étaient connues d’avance. Depuis le mois de juin qu’on sait que 30 jours après, puis 60 jours après… Il y a des dates prédéterminées dans la [nouvelle] convention collective » en vertu desquelles tel montant doit être versé, explique M. Guay.

« Et là, à quatre jours, une semaine [de l’échéance], on se fait dire que ça ne sera pas prêt. Et, en plus, l’insulte à l’injure : on ne sait pas quand ce sera payé », tonne M. Guay.

Par exemple, à la FIQ, avant le 6 novembre devait être payé un premier montant forfaitaire basé sur les heures rémunérées.

À cause d’une « charge de travail majeure »

Jeudi, le ministère de la Santé et des Services sociaux a confirmé à La Presse Canadienne que le problème est généralisé : « actuellement, tous les CISSS et CIUSSS sont impactés par ces changements ».

Le ministère attribue ces retards de paiement à « une charge de travail majeure, autant pour les établissements de santé que pour les firmes de traitement de la paie ».

« Le volume de modifications à traiter, la portée rétroactive de celles-ci et les délais, convergeant tous à courte échéance, impliquent un défi logistique important pour l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus », a justifié le ministère.

Le ministère souligne que « les montants à verser sont très variables d’un employé à un autre, et ce, dépendamment des titres d’emplois et des modalités auxquelles ils ont droit ».

Il se fait toutefois rassurant : « à noter cependant qu’il n’y a pas de crainte à avoir pour les salariés. Ceux-ci toucheront tous les montants qui leur sont dus ».

La colère

Mais le SQEES, qui représente des milliers de préposés aux bénéficiaires, n’en démord pas. « Ces retards sont inacceptables pour nos membres qui voient repoussée à une date indéterminée leur bonification salariale, alors que c’est depuis avril 2019 que les salaires n’ont pas été ajustés », a déploré sa secrétaire générale, Lucie Thériault.

La nouvelle a fait se déferler la colère des infirmières sur la page Facebook de la FIQ. Une invite la FIQ à adresser une mise en demeure au gouvernement ; une autre à lui imposer 10 % d’intérêt sur les montants dus ; une autre demande de déposer un grief pour non-respect de la convention collective.

« Nous, on doit respecter [les règles] à la lettre si on veut avoir nos primes, mais eux, ils font ce qu’ils veulent, sans conséquence », déplore une autre.