(L’Assomption) Québec garde le cap sur la construction des maisons pour aînés — plus petites, conviviales et sécuritaires — ont annoncé le premier ministre François Legault et la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, lors de la visite vendredi d’une future résidence à L’Assomption, dans Lanaudière.

« Ce n’est pas du béton qu’on investit. On investit dans les soins, les services et la dignité envers nos personnes âgées », a lancé Marguerite Blais en fin de point de presse vendredi. En arrière-plan, malgré le sol détrempé et les bourrasques automnales, les employés du chantier de l’entreprise Pomerleau s’activent. Le projet de la maison des aînés de L’Assomption, d’une valeur de 41 millions de dollars, a débuté en juin 2021 et devrait se terminer en août 2022.

L’établissement de 48 places sera séparé en quatre unités de 12 chambres. « C’est comme si on avait quatre maisons de 12 personnes qui se réunissent pour manger ensemble. Donc ce n’est pas les 48 qui vont manger ensemble », a précisé le premier ministre François Legault.

Les chambres seront 30 % plus grandes que les chambres habituelles en CHSLD ou résidences pour personnes âgées. Elles seront munies de toilettes et douches individuelles, de même que des espaces pour accueillir les familles. « On a regardé en Australie, en Belgique, en Suisse, aux États-Unis, dans certains États, et on a retenu les meilleurs concepts », a assuré le premier ministre.

Rappelons que les maisons des aînés font partie des engagements que la Coalition avenir Québec avait pris en 2018. Le concept promet des hébergements pour les personnes âgées plus humains et plus proches de la vie dans un domicile.

Le point sur les chantiers

« On est parti de l’idée de 30 maisons des aînés et 2600 places, et on est rendu à 46 maisons et 3032 places, s’est enthousiasmée Marguerite Blais. À l’automne 2022, ce sont 2600 places qu’on va livrer », a-t-elle promis. Ces maisons seront mieux intégrées dans leurs communautés, a-t-elle aussi détaillé.

Sur les 46 maisons, 34 sont en chantier au Québec. « Personne ne croyait qu’on était capable d’arriver, en si peu de temps », a relevé Marguerite Blais.

En plus de ces 3032 places, 436 nouvelles chambres seront aussi construites pour déplacer des résidants de CHSLD qui n’ont pas accès à une chambre individuelle, a expliqué à La Presse Lyann Saint-Hilaire, conseillère en communication pour la ministre Blais. La CAQ prévoit par ailleurs rénover ou reconstruire 23 CHSLD vétustes, en les mettant à jour avec le modèle des maisons des aînés, a précisé Mme Saint-Hilaire. Ça équivaut à 3500 places en CHSLD.

Leçons pandémiques

La pandémie a montré l’importance d’avoir des infrastructures adéquates, estime Marguerite Blais. « On a ajouté des matériaux pour prévenir [la propagation des virus], a-t-elle détaillé. Entre autres, on a de la ventilation mécanique, on va avoir un mécanisme pour séparer le souillé du propre dans les cuisines, [on va avoir] plus de toilettes pour les personnes, une plus grande cuisine pour le personnel, un appartement pour les proches aidants. »

Le projet initial de 30 maisons des aînés était estimé à 1,5 milliard de dollars. Il a évolué pour atteindre 2,4 milliards de dollars, pour 46 établissements. « C’est parce qu’on construit pour 75 à 100 ans », a défendu Marguerite Blais pendant la conférence de presse. Questionné sur l’explosion de ces coûts, François Legault a assuré que la CAQ allait de l’avant avec le projet. « Moi, je n’ai pas de malaise avec ça, de mettre l’argent qu’il faut pour bien s’occuper de nos aînés », a-t-il plaidé.

« C’est dur la politique »

Pour une rare fois, le premier ministre François Legault a évoqué vendredi la lourdeur que peut parfois représenter la charge d’une fonction politique.

« C’est dur la politique », a-t-il déclaré alors qu’il se trouvait en compagnie de la ministre Marguerite Blais.

Il enchaînait alors sur la réponse de Mme Blais, à qui une journaliste avait demandé comment elle se sentait, elle qui a dû s’absenter durant quelques semaines à la mi-août pour des raisons de santé.

« C’est vrai pour Marguerite, c’est vrai pour moi, c’est vrai pour tous ceux qui se font critiquer, souvent à tort, souvent de façon violente sur les médias sociaux », a poursuivi le premier ministre, qui n’a pas l’habitude de parler publiquement du poids que représente une charge politique importante.

Par contre, il n’a pas manqué de faire valoir dans la même phrase qu’il y a aussi une satisfaction à accomplir ces tâches. « Qu’il y ait des périodes où on trouve ça trop dur, je comprends ça, mais à un moment donné, il faut regarder ce que pense la majorité de la population, pas seulement les quelques exceptions et il faut regarder les résultats », a-t-il avancé.

Avec La Presse Canadienne