(Montréal) Alors que Québec demande aux ambulanciers paramédicaux de donner un coup de main dans les hôpitaux et les CHSLD, un syndicat qui les représente affirme que les parties sont « à des années-lumière » d’une vraie reconnaissance salariale de leur contribution.

La Fraternité des travailleurs du préhospitalier — une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ — représente 900 paramédics au Québec, hors de Montréal et Laval.

La négociation des conventions collectives qui a débuté avec les associations patronales et le Conseil du trésor a toujours cours, mais les parties sont très éloignées, a affirmé en entrevue vendredi David Gagnon, vice-président de la Fraternité.

Le syndicat demande des augmentations de salaire, mais aussi une restructuration de l’échelle salariale, car il estime que le titre d’emploi est sous-évalué, compte tenu des exigences de formation, du degré de responsabilités et de jugement demandé.

Il fait valoir que dans le secteur de la santé, les infirmières, les médecins et les préposés aux bénéficiaires ont obtenu plus que les autres employés de l’État. Avec les offres actuelles, « on serait les parents pauvres de tout ça », soutient M. Gagnon.

À part la rémunération, « le reste est presque tout réglé », ajoute-t-il.

Le champ d’exercice des paramédics est effectivement appelé à s’étendre, alors que Québec vient d’annoncer qu’il fera davantage appel à eux pour donner un coup de main dans les hôpitaux et les CHSLD. Aussi, en Montérégie, un projet de paramédicaux communautaires a vu le jour, qui fait plus de place à leur jugement, en leur donnant davantage de responsabilités quant aux décisions à prendre.

Loin de s’en plaindre, les ambulanciers paramédicaux le revendiquaient depuis des années, parce qu’ils estiment que leurs compétences sont sous-utilisées.

« On est très heureux de voir notre champ de pratique être élargi. On y croit, mais c’est fait à coups d’arrêtés ministériels, sans réelle négociation, et sans que ce soit compensé. Ça nous fatigue un petit peu », a commenté M. Gagnon.

Québec veut « s’entendre rapidement »

De son côté, le Conseil du trésor a confirmé qu’il avait « déposé une offre » au syndicat. « Nous sommes toujours en négociations. Nous ne ferons pas d’autres commentaires pour l’instant », a fait savoir Florence Plourde, attachée de presse de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

« Notre volonté est de s’entendre rapidement » avec les syndiqués, a-t-elle ajouté.

Moyens de pression

Pour le moment, la Fraternité des travailleurs du préhospitalier a recours à des « moyens de visibilité ». Mais M. Gagnon n’exclut pas de durcir le ton pour accroître la pression sur les entreprises ambulancières et le Trésor, qui leur accorde une subvention.

« On commence à penser à des moyens de pression un petit peu plus lourds. On n’enlève pas du portrait la possibilité de faire la grève. On est quand même une organisation qui est habituée de bouger vite, donc on est capable d’aller chercher un mandat de grève assez rapidement dans nos sections locales. Si jamais on devait bouger, on n’hésitera pas à le faire », a prévenu M. Gagnon.