(Montréal) Les infirmières d’urgence sonnent l’alarme au sujet de la pénurie de personnel qualifié dans les urgences du Québec. Une situation qui entraîne de nombreuses ruptures de service à travers la province.

Dans un communiqué publié mercredi matin, l’Association des infirmières et infirmiers d’urgence du Québec (AIIUQ) se dit « extrêmement préoccupée » par le manque de personnel et ses conséquences « pour les établissements, les équipes de soins et les patients ».

L’association rappelle que l’urgence de l’Hôpital de Gatineau est partiellement fermée et fonctionne en mode réduit depuis juin. D’autres pertes de service ont été récemment observées à l’Hôpital du Suroît, à l’Hôpital de Coaticook, au Centre multiservices de santé et de services sociaux de Port-Cartier et à l’Hôpital de Senneterre.

Les infirmières d’urgence craignent également que la situation s’aggrave au cours des prochaines semaines en raison de la quatrième vague de la pandémie de COVID-19.

Selon l’association, la pénurie d’infirmières spécialisées entraîne six impacts majeurs, soit l’intégration de personnel non qualifié dans les urgences ; une hausse des ratios infirmière-patients ; une réduction des activités de soins ; une réduction de la formation continue des infirmières ; une augmentation du temps supplémentaire obligatoire ; et un exode du personnel infirmier vers d’autres secteurs d’activité et vers le privé.

Toujours selon le communiqué, l’AIIUQ dit saluer « la volonté politique » du gouvernement de s’attaquer à l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau. Elle aurait toutefois aimé voir « des engagements concrets » pour réduire le temps supplémentaire obligatoire et pour améliorer la conciliation travail-famille difficile des infirmières.

L’association estime que les primes financières non récurrentes n’auront qu’un effet à court terme, sans régler le problème.