(Montréal) L’offre de primes aux infirmières vient de faire avorter ce qui aurait pu devenir une entente ratifiée pour les 60 000 membres de l’APTS en santé et services sociaux.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) vient en effet d’interrompre la consultation de ses 60 000 membres. Ils étaient en train de se prononcer sur la dernière offre de Québec pour renouveler la convention collective, qui remonte au mois de juin.

Ce sont les primes offertes aux infirmières qui ne passent pas.

« Avec cette annonce-là, tout a changé. On nous disait, à la négociation (en juin), qu’il n’y avait pas de marge de manœuvre, qu’il n’y avait plus d’argent. Et, soudainement, on trouve de l’argent », s’est exclamé en entrevue Robert Comeau, président par intérim de l’APTS.

L’Alliance s’était résignée à présenter à ses membres l’offre gouvernementale reçue en juin, qui comportait des avancées, mais qu’elle jugeait incomplète. La consultation de ses membres venait de commencer.

Puis Québec a annoncé jeudi des primes pouvant atteindre 18 000 $ pour convaincre des infirmières de revenir dans le réseau public. Mais les autres techniciennes et professionnelles en santé ne sont pas concernées par ces primes.

« Ça a saboté notre tournée de présentation (de l’offre). Pour nous, les gens ne votent plus sur les mêmes bases » qu’avant, lorsque Québec avait présenté l’offre sur laquelle les membres de l’APTS avaient commencé à voter. « Pour nous, c’est clair qu’on doit arrêter ce processus-là », a ajouté M. Comeau.

L’APTS représente des technologues en imagerie médicale, des techniciennes en laboratoire, des orthophonistes, des thérapeutes en réadaptation physique, des diététistes-nutritionnistes, en plus des travailleuses dans les centres jeunesse.

M. Comeau rapporte des listes d’attente pour des milliers d’examens en imagerie médicale et du personnel surchargé de travail. Il fait valoir que souvent, les patients s’adressent à l’un de ses membres, pensant qu’il s’agit d’une infirmière.

« Pour nous aussi, il y a un problème d’attraction et de rétention du personnel. On vit le même problème » que les infirmières, soutient-il.

Prêts pour la grève ?

L’APTS veut donc rencontrer rapidement la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et le premier ministre, François Legault. « On veut savoir pourquoi notre groupe n’est jamais considéré. »

M. Comeau se dit prêt à ressusciter son mandat de grève s’il le faut. La question sera étudiée en instance.

Les membres de l’APTS avaient déjà voté en faveur d’un mandat de 10 jours de grève. Ils avaient débrayé les 7 et 8 juin, de même que les 21 et 22 juin. Il leur reste donc six jours de grève à exercer.