(Québec) Christian Dubé veut s’inspirer du succès de la campagne de vaccination pour insuffler de la « fierté » au réseau de la santé. Il se donne un an, d’ici aux prochaines élections, pour apporter des changements qui auraient auparavant été « impensables ». Et pour y arriver, il déposera cet automne un projet de loi « mammouth » qui « va changer plusieurs lois ».

Le ministre de la Santé et des Services sociaux a annoncé ses intentions samedi lors d’une conférence destinée aux jeunes de la relève caquiste, réunis en congrès à Québec. Alors que le réseau souffre d’une pénurie de personnel, particulièrement criante du côté des infirmières, il a dit que sa « mission » était que les employés de la santé aient « le goût [de] rester [dans le réseau] et d’y revenir ». Il manque à court terme 4000 infirmières dans le réseau de la santé.

« Pour moi, il nous reste un an pour faire ça. Quand on vit une situation de crise comme [celle que l’on] vit, on a la chance d’utiliser ces difficultés pour faire du judo avec ça [et] d’en profiter pour faire des changements qui, il y a quelques années, auraient été totalement impensables », a dit M. Dubé.

« Avant les élections l’an prochain […], j’aimerais qu’on soit capables de démontrer non seulement qu’on a bien géré la crise, mais qu’on est capables de faire des transformations sans jouer dans les structures. C’est fini, les grosses structures qu’on démolit et qu’on rebâtit », a-t-il ajouté.

« Il faut se respecter »

Selon le président de la Commission de la relève de la Coalition avenir Québec (CRCAQ), Keven Brasseur, les débats des derniers jours entre Gabriel Nadeau-Dubois et François Legault, ce dernier ayant qualifié le chef parlementaire de Québec solidaire de « woke » après que celui-ci l’eut traité de « monarque », rappellent l’importance d’avoir des débats sereins.

« On le voit, c’est toujours un spectacle, la période de questions à l’Assemblée nationale. Au-delà de ce débat, il faut […] se respecter, avoir un canal de discussions, mais il faut aussi aborder certains enjeux de la nation québécoise, [comme] les compétences provinciales attaquées », a dit M. Brasseur.

« Il faut être capables d’avoir un débat qui est serein sur tous les sujets possibles. En ce moment, on le voit avec la pandémie, avec tous les sujets dans notre société, il faut se respecter », a-t-il ajouté.

Le président des jeunes caquistes – dont le mandat sera renouvelé sans opposition pour la deuxième année ce dimanche – trouve tout de même « déplorable » que Gabriel Nadeau-Dubois « [reconstitue] l’histoire en faisant comme si on devait exclure certains premiers ministres comme Maurice Duplessis ».

« Duplessis, c’est aussi un premier ministre qui défendait l’autonomie du Québec », a-t-il dit. Les jeunes caquistes ont d’ailleurs adopté une résolution samedi pour réclamer des partis fédéraux qu’ils respectent les compétences du Québec et son autonomie.

Débats sur l’identité

En plénière, les questions liées à la culture et à l’identité québécoise ont suscité beaucoup d’enthousiasme de la part des jeunes caquistes. Ces derniers ont adopté des propositions où l’on demande au gouvernement d’enseigner davantage la culture québécoise dans les cours de francisation destinés aux immigrants. Ils souhaitent aussi que des notions sur les « valeurs québécoises » soient intégrées dans la réforme du programme d’éthique et culture religieuse.

Keven Brasseur a soutenu que l’idée n’était pas de politiser le programme scolaire. Cette réforme doit être faite par des experts en pédagogie du ministère de l’Éducation. Il croit toutefois que la Loi sur la laïcité de l’État devrait être enseignée aux élèves.

Il ne s’agit pas « d’être pour [ou] d’être contre la loi 21. Je crois que c’est important de l’enseigner pour que nos jeunes puissent comprendre et se faire une tête sur cet enjeu-là », a-t-il dit.

Les jeunes caquistes ont également adopté une proposition pour que le Québec se dote d’un « corpus commun de grandes œuvres de la littérature québécoise dans toutes les écoles primaires et secondaires » de la province, comme l’avait révélé La Presse en mars dernier.

Consultez l’article « Les jeunes caquistes veulent les mêmes livres pour tous »

« Une prof va faire lire du Harry Potter parce que c’est important pour elle, quelqu’un d’autre va faire lire du Michel Tremblay. Je crois que ça commence à être nécessaire que ça soit balisé un minimum », a affirmé une participante au congrès lors d’une intervention au micro.

Le congrès de la relève caquiste se terminera ce dimanche avec un discours du premier ministre François Legault.