(Montréal) Les établissements de santé et de services sociaux sont touchés par un débrayage de l’APTS depuis 0 h 01, lundi, alors que la FSSS, qui avait déclenché une grève à la même heure, l’a interrompue après quelques heures, dans la nuit de dimanche à lundi.

C’est que la FSSS est parvenue à s’entendre avec Québec durant la nuit, alors que l’APTS négocie toujours lundi. Et l’APTS doit également débrayer mardi.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux représente 60 000 membres : des techniciennes en laboratoire, en imagerie médicale, des travailleuses sociales, des psychologues, des nutritionnistes, par exemple. Ses membres travaillent dans les centres jeunesse et les établissements de santé.

Ils avaient déjà débrayé les 7 et 8 juin derniers.

Des représentants de l’APTS ont d’ailleurs manifesté devant les bureaux du premier ministre François Legault à Montréal, lundi. Le vice-président de l’APTS, Robert Comeau, a fait état de « certaines avancées aux tables de négociation, sans parvenir à atteindre nos objectifs de négociation pour le moment ».

Il a demandé au gouvernement du Québec de « faire un dernier effort », notamment pour les intervenantes dans les centres jeunesse.

Entente à la FSSS

À la FSSS, qui est affiliée à la CSN, les progrès ont été si significatifs qu’elle a mis fin à la grève qu’elle avait amorcée.

La FSSS n’utilise pas les termes d’« entente de principe » sur les conditions de travail, comme le font les autres organisations syndicales, parce qu’il n’y a pas d’entente de principe complète pour la centrale à laquelle elle est affiliée, la CSN. Elle leur préfère les termes de « progrès significatifs en négociation, en lien avec les objectifs poursuivis ». Mais elle a estimé que ces progrès étaient tels qu’ils justifiaient qu’elle mette fin à sa grève, quelques heures après l’avoir déclenchée.

Ce sont la moitié des membres de la FSSS qui auraient été concernés par ce débrayage, soit 60 000 sur 110 000. Les 50 000 autres ne pouvaient exercer leur mandat de grève encore, n’ayant pas fait approuver leur liste de services essentiels à maintenir par le Tribunal administratif du travail.

Plusieurs autres ententes

Le gouvernement du Québec a conclu plusieurs ententes de principe à ce jour, globales ou partielles, avec d’autres organisations syndicales du secteur public.

L’entente la plus significative est celle qui concerne la FTQ, justement parce qu’elle concerne une centrale syndicale. Traditionnellement, c’est une centrale syndicale ou un front commun intersyndical qui pave la voie aux autres, parce que c’est elle ou lui qui négocie les questions dites « intersectorielles » (qui concernent plusieurs secteurs, comme la santé et l’éducation). Ces questions sont les augmentations de salaire, le régime de retraite, les disparités régionales et les droits parentaux.

L’entente complète avec la FTQ prévoit des augmentations de 2 % en 2020-2021, puis 2 % en 2021-2022 et 2 % en 2022-2023, avec des augmentations de salaire plus généreuses pour les plus bas salariés et les salaires d’entrée dans certains emplois.

Québec s’est aussi entendu avec la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé), qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et autres professionnelles en soins.

D’autres ententes de principe ont également été conclues avec les deux regroupements syndicaux d’enseignants du primaire et secondaire : la Fédération des syndicats de l’enseignement affiliée à la CSQ (qui négociait pour 73 000 enseignants) et la Fédération autonome de l’enseignement (qui négociait pour 49 000 enseignants).

Et d’autres ententes de principe, encore, ont été conclues avec les employés de soutien scolaire, avec les professionnels de l’éducation et avec le Syndicat des professionnels du gouvernement-un syndicat indépendant des centrales.