(Montréal) Au-delà des poumons et du cœur, le tabac peut aussi affecter le système digestif, souligne le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), qui a axé sa 44e semaine pour un Québec sans tabac sur ces impacts méconnus de la cigarette.

À travers le temps, le CQTSa souvent tenté de sensibiliser les Québécois sur les effets néfastes du tabac sur les poumons et le système cardiovasculaire. Mais cette année, il a voulu mettre l’accent sur l’impact de la cigarette sur les cancers digestifs – foie, colorectal, pancréas, estomac et œsophage.

En conférence de presse, dimanche matin, le gastroentérologue Nicolas Benoit a souligné que ces cancers sont particulièrement problématiques, car ils sont souvent diagnostiqués trop tard.

« Les conséquences d’une atteinte digestive peuvent être majeures, a-t-il expliqué. Malheureusement, des fois, au diagnostic, le cancer est déjà avancé. »

Par exemple, dans le cas du cancer du pancréas, dans plus de huit cas sur dix, le patient ne peut être opéré étant donné que le cancer est déjà trop avancé. Pour ce cancer précis, 20 à 25 % des diagnostics seraient liés au tabac.

Dans le cas du cancer de l’œsophage, c’est un cas sur deux qui aurait un lien avec la cigarette, selon le docteur Benoit.

Le gastroentérologue a insisté pour dire qu’il n’était jamais trop tard pour cesser de fumer, puisqu’avec le temps, les risques de développer un cancer vont diminuer.

« Il y a même des études qui nous démontrent qu’après cinq à dix ans, notre risque peut revenir à un risque comme la population en général », a-t-il fait valoir.

Arrêter en temps de pandémie

Le porte-parole de la semaine, l’acteur Patrice Godin, a invité les fumeurs à profiter de la pandémie pour cesser de fumer, même si le contexte est difficile.

« Il n’y a pas un bon moment, c’est le moment présent, a-t-il soutenu. Il va toujours avoir quelque chose qui va nous repousser. »

M. Godin, qui a fumé plus de 25 ans de sa vie, a arrêté de fumer il y a bientôt 13 ans, et c’est en se trouvant une passion pour la course qu’il a réussi à atteindre son but.

« Si on se trouve une passion pour remplacer l’habitude du tabac, ça peut beaucoup aider », a-t-il ajouté.

La directrice générale du CQTS Annie Papageorgiou a indiqué que la pandémie semblait avoir un certain impact sur les fumeurs et chez ceux qui ont arrêté de fumer.

« Des fumeurs ont recommencé à fumer et d’autres ont saisi l’occasion pour arrêter de fumer. Mais quand même, nos fumeurs restent de grands fumeurs, a-t-elle soutenu. Là où on a remarqué la plus grande différence, c’est que le nombre de cigarettes fumées est plus grand. »

En 2019, au Québec, 17 % de la population de 12 ans et plus fume, soit une personne sur six, selon le CQTS.