L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) a lancé le 9 novembre la campagne philanthropique la plus importante de son histoire. L’objectif est de financer des recherches novatrices et d’aller ainsi recruter des chercheurs étrangers prometteurs et des sommités.

« Nous avions participé à la campagne pour la construction du site Glen, mais c’est notre première campagne solo en 28 ans », explique Renée Vézina, présidente de la Fondation du Children. « Nous avons un objectif de 200 millions, le plus ambitieux de l’histoire de la pédiatrie au Québec. »

En 2013-2018, la campagne « Plus mieux guérir » du CHU Sainte-Justine avait amassé 255 millions, mais l’objectif était de 150 millions, explique Mme Vézina.

La campagne « Longue vie aux tannants » de l’HME durera jusqu’en 2026. Une vingtaine de projets cliniques et de recherche ont déjà été ciblés comme prioritaires pour le financement provenant de la campagne. « On ne fait pas les annonces des projets maintenant parce qu’on ne peut pas inviter les médias en ce moment », explique Mme Vézina.

Les projets seront présentés quand le confinement sera moins sévère. Mais Mme Vézina en a tout de même décrit quelques-uns à La Presse. « On a par exemple un pyjama intelligent, avec des capteurs Fitbit, qui va permettre aux équipes médicales de surveiller les signes vitaux des patients qui ne sont pas alités. Ça va permettre aux patients de se promener dans l’hôpital et de renvoyer les enfants plus tôt chez eux. »

Un système de « biopsies liquides », à partir du sang plutôt qu’avec des prélèvements invasifs de tumeurs, est aussi au menu, avec un budget de 9 millions. « On veut aussi distinguer le Children de son voisin, le Royal Vic, dit Mme Vézina. On ne sent pas vraiment que c’est un hôpital pour enfants. Avec l’industrie du multimédia de Montréal et des artistes québécois, on va transformer l’accueil à l’hôpital sur un mode de divertissement. Par exemple, aux urgences, il y va y avoir un mur de jeux vidéo, les enfants vont pouvoir télécharger le jeu et continuer à jouer à la maison. »

Sainte-Justine aussi

L’excellence des chercheurs est aussi au cœur d’un programme de bourses de formation à Sainte-Justine, qui prend de plus en plus d’ampleur. Il s’agit d’un programme de bourses qui permettent à de jeunes médecins de faire des fellowships, des surspécialisations, à l’étranger. « La vaste majorité des fellowships de nos médecins sont financés de cette manière », explique Maud Cohen, PDG de la Fondation du CHU Sainte-Justine. « Pendant un fellowships, le médecin n’a pas de revenu. Certains hôpitaux dans le reste du Canada et aux États-Unis donnent à leurs médecins des bourses encore plus élevées que les nôtres. »

PHOTO FOURNIE PAR LE CHU SAINTE-JUSTINE

Le DSébastien Perreault a fait une surspécialisation en neuro-oncologie à l’Université Stanford, en Californie, en 2011-2013.

Le programme, financé entièrement par des dons de médecins de Sainte-Justine, existe depuis une vingtaine d’années. L’an dernier, 2,2 millions de bourses ont été accordées, le double de la somme de 2010. Environ 500 fellowships ont été financés de cette manière, au coût de 22 millions.

L’un des jeunes médecins qui a bénéficié de ces bourses est Sébastien Perreault, qui a fait un fellowships en neuro-oncologie à l’Université Stanford, en Californie, en 2011-2013. « J’ai travaillé à développer des approches plus personnalisées en termes de thérapie, pour maximiser l’efficacité et minimiser les effets secondaires, dit le DPerreault. On adapte la chimiothérapie à la génétique de la tumeur. »

Entre 300 et 400 petits patients sont suivis pour un cancer du cerveau à Sainte-Justine, avec une quarantaine de nouveaux patients chaque année.