(Montréal) La FIQ rapporte, mardi, « des avancées majeures » dans sa négociation pour le renouvellement des conventions collectives avec Québec concernant la charge de travail des infirmières.

Dans un bulletin interne à ses membres, que La Presse Canadienne a pu consulter, elle évoque des « concessions importantes » de la part du gouvernement. Elle parle de progrès « pour la première fois depuis le début des négociations ».

Les organisations syndicales avaient déposé leurs demandes il y a un an.

Les avancées rapportées par la FIQ touchent « deux axes essentiels », soit les ratios infirmière-patients dans les CHSLD (Centres d’hébergement et de soins de longue durée), ainsi que l’offre de postes à temps complet et intéressants, afin de former des équipes stables.

À l’heure actuelle, environ la moitié des infirmières travaillent à temps complet.

Même lorsque des postes à temps complet sont affichés, il arrive que les infirmières ne postulent pas pour les obtenir. C’est qu’avec les postes à temps complet vient souvent le fameux TSO, le temps supplémentaire obligatoire. De plus, certains postes à temps complet sont répartis sur des quarts de jour, de soir et de nuit — difficile, donc, pour la conciliation travail-famille.

Les parties discutent donc pour « offrir massivement des postes à temps complet stables et intéressants », rapporte la FIQ dans son bulletin à ses membres.

De même, les discussions sur les ratios infirmière-patients progresseraient.

« En CHSLD et dans les établissements privés conventionnés, le gouvernement admet qu’il doit mettre en place une norme permettant d’établir une équipe de soins suffisante pour offrir quotidiennement tous les soins adéquats aux patients. L’application de cette norme toucherait les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes », explique la FIQ.

« Ainsi, plus jamais une infirmière n’aurait 125 patients à sa charge la nuit, comme on le voit dans certains CHSLD du Québec. Des échanges sont toujours en cours sur les modalités de cette norme », ajoute l’organisation syndicale qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques partout au Québec.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déjà exprimé sa volonté de s’entendre avec la FIQ et de créer davantage de postes à temps complet, tout en diminuant la charge de travail des infirmières.

« Les sommes sont présentes pour régler la surcharge de travail » des infirmières, avait affirmé la ministre LeBel, le 22 octobre.

« On vous a entendues. On comprend votre épuisement. On est au rendez-vous », avait martelé la ministre LeBel, leur tendant personnellement la main. Les infirmières de la FIQ s’apprêtaient alors à refuser de faire des heures supplémentaires obligatoires, les 24 et 25 octobre.

Le lendemain de la main tendue de la ministre LeBel, les parties se sont assises à la table et négocient sérieusement depuis. Les discussions se poursuivent d’ailleurs encore.

Gain avec les préposés

Le gouvernement Legault a déjà réussi à s’entendre sur la stabilité des postes de préposés aux bénéficiaires et la création de postes stables et à temps complet, pour les 15 000 préposés et auxiliaires aux services de santé et sociaux représentés par la FTQ.

Il s’agit là d’un gain notable, tant pour les syndiqués — qui ont très largement entériné l’entente de principe — que pour le gouvernement Legault. Là aussi, il s’agissait d’offrir davantage de postes à temps complet pour éviter les mouvements de main-d’œuvre, particulièrement en temps de pandémie, et stabiliser les équipes.

Le gouvernement Legault martèle lui aussi qu’il veut stabiliser les équipes de soins, créer davantage de postes à temps complet. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’a réitéré à plusieurs occasions.