(Montréal) Les aînés québécois et les proches de ceux dont la vie a été fauchée par la COVID-19 pourront se faire entendre : la commissaire à la santé et au bien-être veut savoir ce qu’ils pensent des soins et services sociaux offerts aux personnes âgées durant la pandémie.

Joanne Castonguay souhaite recueillir leurs témoignages dans le cadre d’une consultation publique.

« Qui de mieux que les personnes âgées pour nous dire quelles sont les choses importantes, quelles sont les priorités ? », a confié la commissaire en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Vous avez des solutions à proposer ? On est tout ouïe. »

Mme Castonguay a reçu en août le mandat du gouvernement d’enquêter sur la performance du réseau de la santé durant la pandémie, et tout particulièrement sur la situation des aînés en CHSLD. Québec a choisi de procéder de cette façon plutôt que de lancer une commission d’enquête formelle.

Elle souligne que les vulnérabilités du système de santé ont été mises en lumière par la pandémie de COVID-19. Des problèmes maintes fois identifiés, sans être réglés : on va voir « comment débloquer les impasses », soutient-elle. Car ces vulnérabilités du système de santé « ont été fortement responsables du drame qu’on a vécu ».

Elle consultera évidemment des experts, des employés, des médecins, des responsables de résidences pour aînés et ceux du ministère de la Santé, entre autres personnes. La performance de la Santé publique sera notamment analysée.

Mais elle jugeait important d’entreprendre son mandat « en écoutant la population ».

La commissaire s’est servie de ses pouvoirs spéciaux pour faire parvenir une ordonnance à la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) afin d’obtenir certaines données dépersonnalisées, requises pour la réalisation du mandat.

« Nous avons la pleine collaboration de la RAMQ, qui comprend l’importance de nous partager ces données. Cependant, la Loi sur l’assurance maladie ne nous permet pas de les obtenir. La solution la plus rapide, c’est d’utiliser nos pouvoirs et d’émettre une ordonnance. Nous procédons ainsi d’un commun accord », a expliqué Mme Castonguay.

Ces données sont les seules qui permettront de faire les liens entre tous les soins donnés à une personne, par exemple au CLSC, en clinique médicale, au centre de réadaptation, etc., a-t-elle précisé.

« Maintenant, nous croyons que la population souhaite voir des changements. Nous voulons découvrir ce qui bloque ces changements qui auraient pu sauver des vies. Nos recommandations proposeront des solutions pour mieux répondre aux besoins », a indiqué Mme Castonguay.

La consultation se fera en ligne jusqu’au 9 novembre à l'adresse suivante : www.csbe.gouv.qc.ca.

La commissaire doit rendre son rapport dans un an.