Après avoir d’abord autorisé le report des activités de vaccination pour faire face à la pandémie de COVID-19, les autorités sanitaires se penchent maintenant sur leur reprise et le rattrapage des visites manquées pour prévenir une résurgence de maladies évitables, qui viendrait accentuer la pression sur le réseau de la santé.

Dans un premier avis publié au début de la crise, le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) avait jugé acceptable de suspendre les rendez-vous au besoin, « jusqu’à ce que la situation épidémiologique ou le contexte organisationnel le permette », mais recommandait de prioriser le maintien de la vaccination des nourrissons à 2, 4 et 12 mois.

Selon les données de l’Institut national de santé publique (INSPQ), cet avis a effectivement donné suite à une baisse importante du nombre de doses administrées pour les vaccins prévus au-delà de l’âge de 18 mois.

Devant le déconfinement graduel, avec la réouverture des services de garde et des écoles primaires dès lundi en dehors de Montréal, ces recommandations ont été ajustées. Parmi une série de publications diffusées vendredi, le comité d’experts, qui relève de l’INSPQ, met en garde contre une interruption prolongée des services de vaccination.

Ils doivent dorénavant être maintenus pour les enfants âgés de moins de 2 ans, indique-t-on. Et dans les régions où ces visites ont été mises sur la glace, un rattrapage rapide est de mise. Les doses administrées durant cette période servent notamment à protéger contre la diphtérie, la poliomyélite et la rougeole, entre autres.

Une plus grande souplesse est accordée en ce qui a trait aux rappels prévus entre 4 et 6 ans, puisque l’âge recommandé pour ces visites était déjà flexible. Ces vaccins pourront donc être différés dans les régions où les établissements de santé sont toujours sous grande pression, mais ces doses devront être offertes « dès que le contexte le permet et avant que l’enfant ait atteint l’âge de 7 ans ».

La vaccination prévue en 4e année du primaire et en 3e année du secondaire peut également être repoussée, jugée « peu faisable » dans les écoles déjà chamboulées par la pandémie. Les experts du CIQ font aussi valoir qu’une dose ou plus des vaccins prévus à ces âges, contre l’hépatite B et les virus du papillome humain (VPH) par exemple, ont déjà été administrées aux jeunes concernés.

Pour ce qui est de la vaccination des femmes enceintes, on recommande son maintien « dans la mesure du possible », tout en prenant soin d’éviter des visites supplémentaires dans le cadre du suivi prénatal.

Et pour les adultes de manière plus générale, les visites régulières peuvent être reportées au besoin, mais pas les plus urgentes, après une exposition au VIH par exemple.

Les Québécois vivant avec une maladie chronique ou une immunodépression ne pourront pour leur part obtenir un rendez-vous qu’en fonction du contexteépidémiologique.