Alors qu’un nouveau cas possible de COVID-19 a été détecté au Québec et que l’épidémie prend de l’ampleur dans le monde, les entreprises québécoises doivent dès maintenant prévoir un plan d’action pour faire face à la « crise du coronavirus », martèle le ministre Jean Boulet. Le recours au télétravail pourrait être une solution de choix pour éviter la contamination des travailleurs.

Même s’il est préoccupé par le coronavirus, le ministre québécois du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale se veut rassurant. « En cas de besoin, je serais là pour supporter et pour aider [les entreprises], parce qu’une transition devra se faire. Il faut éviter les impacts le plus possible sur les travailleurs », a-t-il soutenu dimanche en entrevue avec La Presse, en marge d’une conférence de presse à Montréal.

Le ministre Boulet encourage les entreprises québécoises à élaborer, avec les syndicats et les travailleurs, « le meilleur plan pour permettre de passer au travers de cette crise ». Il invite les entreprises à préparer leur plan d’action, même si la situation n’est pas aussi sévère qu’ailleurs dans le monde.

Ça va s’exprimer parfois par un peu plus de télétravail, par des mises à pied temporaires, par une réorganisation du travail, par l’implantation de mesures de prévention et de détention.

Jean Boulet, ministre du Travail

Le télétravail, particulièrement, pourrait avoir un effet « bénéfique » pour les entreprises, dans les cas où son utilisation est possible. « Il va probablement y avoir une effervescence de télétravail », prédit-il.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, une hypothétique prolifération du COVID-19 au Québec serait évidemment une « catastrophe » pour les entreprises québécoises, estime Véronique Proulx, présidente-directrice générale de l’organisme Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).

« L’urgence au quotidien »

Néanmoins, les entreprises manufacturières n’ont pas le temps pour le moment de se préoccuper de la possible absence d’employés en raison du COVID-19. « Ils sont à gérer l’urgence au quotidien », maintient Véronique Proulx. Et l’urgence, en ce lendemain de blocus ferroviaire, c’est l’approvisionnement des entreprises en Chine. Rappelons que certaines régions chinoises sont visées par une quarantaine depuis des semaines.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Véronique Proulx, présidente-directrice générale de l’organisme Manufacturiers et Exportateurs du Québec

« Beaucoup d’entreprises s’approvisionnent en Chine. Les usines ont été fermées pendant un mois ou le sont encore. Ce qui fait en sorte que les entreprises ici n’ont pas accès à leurs matières premières et à leurs composants. Ils ne sont pas capables de fabriquer et de livrer dans les délais. C’est une question complexe sur le plan logistique », explique Véronique Proulx.

C’est pourquoi l’organisme qui représente 1100 manufacturiers au Québec presse les gouvernements de déployer des fonds pour limiter les pertes financières des entreprises dans un contexte économique rendu difficile par le blocus ferroviaire et le COVID-19.