Certaines agences de transport en commun canadiennes prennent tranquillement des mesures pour protéger leurs clients contre le nouveau coronavirus qui suscite des inquiétudes partout dans le monde.

Des agences disent avoir intensifié leurs efforts pour nettoyer les véhicules et les stations et sont passées par précaution à des nettoyants antibactériens plus agressifs.

Les services de transport en commun assurent qu’il n’y a toujours pas lieu de s’inquiéter, même si le nombre de Canadiens diagnostiqués avec le COVID-19 continue d’augmenter.

Jusqu’à présent, les autorités sanitaires ont rapporté au moins 27 cas au pays, l’Ontario ayant déclaré le nombre le plus élevé, soit 18.

Une entreprise de transport en commun régional exploitant un réseau ferroviaire et d’autobus très fréquenté dans le sud de l’Ontario affirme avoir déjà documenté un cas de passager infecté ayant voyagé dans l’un de ses véhicules.

La porte-parole de Metrolinx, Anne Marie Aikins, a déclaré qu’un vaporisateur désinfectant de longue durée avait été testé récemment sur l’un de ses trains GO Transit et était en cours de déploiement sur l’ensemble du réseau après qu’un patient testé positif au COVID-19 eut utilisé l’un de ses véhicules pour rentrer chez lui depuis l’aéroport.

Mme Aikins a indiqué que le produit cible principalement les bactéries et les moisissures plutôt que les virus, mais la société le considère comme une précaution raisonnable.

« Nous pensons qu’il nous appartient de faire tout ce que nous pouvons pour protéger notre personnel et nos clients », a-t-elle déclaré.

Mme Aikins a précisé que la présence d’un passager infecté n’était pas inattendue et pourrait se reproduire à mesure que l’épidémie suit son cours, mais la société est prête.

Elle a ajouté que l’autobus dans lequel le patient a voyagé a également été mis hors service pour une décontamination complète. Tous les autres véhicules et terminaux sont soumis à un nettoyage plus régulier, a-t-elle déclaré, ajoutant que du désinfectant pour les mains est également plus largement accessible aux passagers.

Des mesures similaires sont prises à la Toronto Transit Commission (TTC), a déclaré le porte-parole Stuart Green.

Les rampes et autres points de contact réguliers dans les stations de la TTC font l’objet de nettoyages quotidiens plutôt qu’hebdomadaires, a-t-il déclaré, ajoutant qu’un nettoyage désinfectant a également été ajouté à la routine quotidienne d’entretien des salles de bains.

Des mesures similaires sont en place dans les métros, autobus et tramways du fournisseur de transport en commun, a-t-il indiqué, ajoutant que la société envisage également de passer à un désinfectant durable.

M. Green a précisé que le plan d’action de la TTC s’appuie sur les conseils de la santé publique de Toronto, qui, avec des organisations comparables à travers le pays, a décrit le risque de contracter le virus comme très faible.

« En ce moment, ils nous ont dit que ce que nous faisons est correct », a-t-il dit. « Nous croyons donc que nous faisons tout ce qui doit être fait en ce moment. »

Les agences de transport en commun de Montréal et de Vancouver ont déclaré qu’elles se fiaient également à des responsables de la santé publique, qui soutiennent depuis longtemps que des mesures individuelles telles que se laver les mains régulièrement, se couvrir la bouche lors de toux et d’éternuements et rester à la maison en cas de maladie offrent la protection la plus efficace contre le virus.

« Les services de santé provinciaux disent que le risque pour le public et le personnel demeure faible et ils ne nous ont pas demandé d’apporter de changements opérationnels pour le moment », peut-on lire dans une déclaration de TransLink, à Vancouver. « Nous travaillons en étroite collaboration avec la Provincial Health Services Authority pour surveiller cette situation. »

La Société de transport de Montréal a déclaré qu’elle exhortait les passagers et le personnel à respecter les protocoles d’hygiène recommandés, mais n’a fourni aucun autre détail.

L’épidémie de COVID-19, originaire de la ville chinoise de Wuhan, a rendu malades des dizaines de milliers de personnes dans le monde. Le nombre de morts dans le monde a grimpé à plus de 3000, mais les autorités canadiennes n’ont signalé aucun décès au pays.

Selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, près de neuf fois plus de cas ont été signalés à l’extérieur de la Chine qu’à l’intérieur de celle-ci. L’organisation, cependant, n’a pas classé l’épidémie comme une pandémie, et M. Ghebreyesus a déclaré lundi qu’il était encore temps de contenir la propagation du virus.