Un premier cas « probable » du COVID-19 a été confirmé dans la grande région de Montréal jeudi. La patiente, qui était de retour d’Iran, est isolée à domicile et se porte bien.

La femme s’est présentée en clinique avec des « symptômes légers », a précisé la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, en conférence de presse jeudi soir. Elle a consulté le médecin le soir même de son arrivée, le 24 février dernier.

Un premier test a été réalisé au Québec dès le lendemain. Les résultats ont révélé jeudi après-midi que la patiente était un cas « probable » de COVID-19. Un autre test doit être réalisé au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg pour une confirmation officielle. Le résultat devrait être connu dimanche.

En attendant, la femme reste isolée, seule à son domicile. Ses contacts avec d’autres personnes auraient été limités à sa famille immédiate. « On sait qu’elle n’a pas pris les transports collectifs », a indiqué Mme McCann. Elle n’a pas travaillé à son retour.

L’enquête se poursuit pour identifier les autres personnes avec qui elle aurait pu être en contact, et l’intensité du contact, a précisé le Dr Yves Jalbert, directeur adjoint de la protection de la santé publique, présent par téléphone à la conférence de presse.

« On va prendre les mesures nécessaires pour identifier les personnes qui étaient près de cette personne dans l’avion », a noté le Dr Jalbert.

La femme a fait une escale à Doha, au Qatar, avant d’atterrir à Montréal.

La ministre n’a pas dévoilé d’information sur l’âge de la personne, les établissements de santé où elle s’est trouvée ou son lieu de résidence, se contentant de dire qu’il s’agit « d’une personne qui est dans la région de Montréal ».

Elle s’est cependant montrée rassurante. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, a-t-elle dit. Je vous assure que toutes les mesures nécessaires ont été prises. »

« Le Québec, vraisemblablement, est prêt à faire face à un cas ici », a renchéri le Dr Jalbert.

Il a rappelé les mesures d’hygiène, comme se laver fréquemment les mains et se couvrir la bouche en cas de toux.

Le personnel médical de la clinique où s’est présentée la patiente a rapidement mis en place le protocole de protection, a dit le Dr Jalbert. « Mais nous devons encore investiguer pour savoir quel contact elle a eu », a-t-il précisé. Elle a ensuite été dirigée vers l’hôpital, où des mesures pour prévenir la propagation « ont été très bien implémentées », a-t-il ajouté.

Il a suggéré aux personnes soupçonnant des symptômes de COVID-19 de d’abord prévenir l’établissement de santé où ils comptent se rendre, pour que le personnel puisse prendre des mesures de précaution.

Masques

Aux États-Unis, des professionnels de la santé ont sonné l’alarme sur une pénurie de masques N95 pour le personnel médical. Questionnée sur le nombre de masques N95 disponibles au Québec, la ministre est restée évasive. « Il faut que [la] gestion [de l’approvisionnement] soit proactive, qu’elle soit dynamique et qu’elle soit très rigoureuse », a-t-elle répondu, soulignant que le ministère coordonne, en lien avec les établissements, l’approvisionnement en matériel. « On s’assure que chacun des établissements a ce qu’il faut », a-t-elle précisé.

Il y a deux semaines, le Dr Karl Weiss, microbiologiste à l’Hôpital général juif de Montréal, s’était montré inquiet dans une interview à La Presse de voir diminuer les stocks de masques et autres articles de protection.

Quatre établissements ont été désignés pour les hospitalisations dues au COVID-19 au Québec : l’hôpital Sainte-Justine, l’Hôpital général juif, le Centre hospitalier universitaire de l’Université Laval et l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie.

En date de jeudi, l’Agence de santé publique du Canada rapportait 13 cas de COVID-19 confirmés au Canada, soit 6 en Ontario et 7 en Colombie-Britannique. Quelque 480 personnes au pays ont reçu un test négatif pour le coronavirus.

Les principaux symptômes sont la fièvre, la toux et des difficultés respiratoires. Dans certains cas, la maladie peut causer la mort.

— Avec Ariane Lacoursière, La Presse