(Montréal) L’implantation des projets de ratios infirmière-patients, tant attendue par la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) pour donner du répit aux infirmières, ne se fera pas avant avril, au plus tôt.

Interrogée à ce sujet jeudi à Montréal, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a fait savoir qu’il faudra d’abord attendre l’évaluation de ces projets de ratios. Le dernier projet pilote à ce sujet a pris fin en décembre.

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la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann

Ensuite, il faudra que le comité paritaire, prévu dans l’entente avec le regroupement de syndicats de professionnelles en soins, livre son rapport. Et il doit le faire à la fin du mois de mars, a précisé la ministre.

L’implantation des fameux projets de ratios ne pourrait donc se faire avant avril, au plus tôt.

Seize projets pilotes de ratios infirmière-patients avaient été lancés sous l’ancien ministre libéral de la Santé, Gaëtan Barrette. Ils visaient à permettre de déterminer les ratios sécuritaires dans différentes unités de soins : l’urgence, les soins de longue durée, la chirurgie, le soutien à domicile et la médecine.

Ces ratios doivent permettre de donner un peu de répit aux infirmières, en plus de dispenser des soins plus sécuritaires et adéquats pour les patients.

La semaine dernière, la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, revenait à la charge en insistant pour que ces projets de ratios soient implantés et généralisés au plus vite. Elle y voyait d’ailleurs une des solutions au problème d’engorgement des urgences depuis le temps des Fêtes.

Selon la FIQ, si les unités de soins étaient mieux nanties en personnel, si les postes étaient comblés, les infirmières seraient moins débordées, moins épuisées ; elles seraient donc moins malades et prendraient moins de congés. Et il y aurait moins d’heures supplémentaires obligatoires pour celles qui restent en poste, faute de personnel pour remplacer les absentes.

Mme Bédard assure que les projets pilotes ont démontré leur efficacité et qu’il ne sert à rien d’attendre encore pour les implanter définitivement et les généraliser.

De son côté, la ministre a fait valoir qu’il y avait déjà plus d’infirmières qu’avant, puisque le gouvernement Legault a réinvesti dans le réseau de la santé. « J’ai de bonnes nouvelles, parce qu’on a augmenté le nombre d’infirmières dans le réseau, de façon importante, avec les budgets qu’on a donnés. »

Elle s’est dite consciente de la lourde tâche des infirmières, particulièrement à l’heure actuelle, où les urgences sont bondées. « Nous sommes toujours ouverts à diminuer la charge de travail des infirmières », a assuré la ministre de la Santé.