Une consultation publique sur la question de l’accès à l’aide médicale à mourir pour les personnes atteintes de maladie mentale aura finalement lieu. La ministre de la Santé, Danielle McCann en a fait l’annonce jeudi matin à Montréal.

« Une journée de consultation publique aura lieu à la fin de février », a déclaré la ministre. Si le nombre de personnes voulant participer à l’exercice est trop élevé, le cabinet de la ministre n’écarte pas la possibilité de tenir plus d’une journée de consultation.

Cette consultation s’ajoutera à celle que mènera la Commission sur les soins de fin de vie au début de février. À la demande de la ministre McCann, la Commission rencontrera des personnes atteintes de troubles de santé mentale, des proches de personnes touchées et des organismes les représentant. « Il faut entendre la population et procéder avec la société », a dit la ministre McCann.

La députée péquiste, Véronique Hivon, qui est la marraine de la Loi sur les soins de fin de vie, a déclaré sur Twitter qu’à « la lumière de l’intensité des questionnements suscités » depuis mardi, une journée de consultation n’est pas suffisante pour « faire les choses correctement ».

Mardi, Québec a annoncé que dès le mois de mars, le critère d’être en fin de vie ne sera plus appliqué pour les personnes désirant obtenir l’aide médicale à mourir (AMM). Le retrait de ce critère a comme conséquence que les personnes souffrant de problèmes de santé mentale seront dorénavant éligibles à recevoir l’AMM. Certains organismes se sont publiquement inquiétés de cette situation.

Véronique Hivon réclame que la commission parlementaire de la santé et des services sociaux soit saisie d’un mandat d’initiative ce qui permettrait la tenue de consultations à l’Assemblée nationale.

Ces audiences publiques porteraient sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir à la suite dans la foulée de l’ordonnance de la Cour supérieure du Québec dans l’affaire Gladu-Truchon et de confier au Collège des médecins, par le biais d’un guide d’exercice, l’accès aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

Jeudi, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire ont plaidé qu’il était impératif que la ministre McCann tienne des consultations publiques sur les changements qui seront apportés aux critères de l’aide médicale à mourir.

« La ministre a traité ce dossier extrêmement délicat avec légèreté », a notamment critiqué le libéral, Gaétan Barrette.

Investissements en santé mentale

La ministre McCann a fait ces déclarations à Montréal ce matin, alors qu’elle procédait à une annonce sur la santé mentale.

Mme McCann a annoncé le début de deux projets visant à améliorer les installations de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel et de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas (IUSMD).

Les deux établissements se font accorder 2 millions de dollars chacun pour développer leurs plans de rénovations.

Dès cette année, l’Institut Philippe-Pinel se voit aussi accorder 1,38 million pour moderniser et agrandir dès maintenant certains espaces.