(Montréal) Bien que la FIQ ait enregistré des avancées majeures dans sa négociation avec Québec sur les ratios et les postes à temps complet, c’est le « silence radio » sur la question salariale.

Cette question salariale est négociée à une table centrale, par une alliance qui réunit la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé) et l’APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux).

L’alliance FIQ-APTS négocie donc pour 131 000 membres dans la santé et les services sociaux (infirmières, travailleuses sociales, psychologues, techniciennes en laboratoire, infirmières auxiliaires et autres).

Quatre grands thèmes sont discutés à la table centrale : les salaires, la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales.

« C’est le silence radio sur ces enjeux de la part du gouvernement, et ce, depuis plusieurs semaines », rapporte Andrée Poirier, présidente de l’APTS.

« Depuis des mois, il encense le travail des travailleurs et des travailleuses dans le réseau de la santé et des services sociaux », mais ça ne se traduit pas aux tables de négociation FIQ-APTS, a déploré la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.

Québec a déjà fait savoir que la situation économique était difficile à cause de la pandémie de coronavirus et des dépenses qui s’ensuivent. Lors de sa mise à jour économique, la semaine dernière, le ministre des Finances Eric Girard a rapporté un déficit de 15 milliards.

De plus, Québec a déjà rappelé qu’il avait justement fait des efforts particuliers pour les travailleurs dans la santé. Des « primes COVID » ont été accordées et une formation accélérée pour les préposés aux bénéficiaires a permis d’en ajouter plus de 7000 dans les CHSLD, en créant plus de postes à temps complet.

Québec offre aux 550 000 employés de l’État 1,75 % et un montant forfaitaire de 1000 $ pour 2020, puis 1,75 % et un montant forfaitaire de 600 $ pour 2021, puis 1,5 % d’augmentation en 2022.

L’alliance APTS-FIQ a révisé ses demandes depuis le début de la négociation. Elle demande un rattrapage de 4 % pour la première année, auquel s’ajoute l’augmentation de 1,75 % proposée par Québec.

« Avec les primes créées dans le cadre de la pandémie, le gouvernement va accorder plus que le rattrapage salarial demandé pour la première année de la convention collective », affirme l’alliance, qui craint qu’elles disparaissent à la fin de la pandémie.

« Afin de s’assurer que cette reconnaissance ne disparaisse pas avec la fin de l’état d’urgence, le gouvernement se doit de les pérenniser en les traduisant par un rehaussement de la structure salariale », demande l’alliance FIQ-APTS, qui soutient que cela pourrait même se faire « à coût pratiquement nul pour l’année 2020-2021 ».