La FIQ négociait encore avec Québec, vendredi, après avoir annulé l’exercice prévu de ses moyens de pression, samedi et dimanche.

Les infirmières de la Fédération interprofessionnelle de la santé avaient prévu s’en tenir à leur horaire régulier de travail, samedi et dimanche, et refuser de faire des heures supplémentaires obligatoires.

Mais jeudi, lors d’une conférence de presse, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, s’est dite ouverte à négocier spécifiquement des façons de diminuer la surcharge de travail des infirmières, avec les moyens pour y parvenir. Elle a martelé des messages comme « on vous a entendues », « on comprend votre épuisement », « on est au rendez-vous ».

Réunies en conseil national extraordinaire de négociation, jeudi soir, les déléguées de la FIQ ont donc décidé de donner une chance à cette « main tendue » par la ministre LeBel. Le refus du TSO (temps supplémentaire obligatoire) samedi et dimanche a donc été annulé. Et les parties se sont donc rencontrées de nouveau vendredi.

La FIQ a toutefois insisté sur le fait que les engagements publics de la ministre LeBel devront se traduire concrètement par des engagements aux tables de négociation, « car notre patience sera de courte durée », a-t-elle prévenu dans un communiqué.

La FIQ, qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, avait été convoquée par le Tribunal administratif du travail, jeudi, à cause de son refus annoncé de faire des heures supplémentaires obligatoires samedi et dimanche. Le Comité patronal de négociation avait demandé au tribunal d’intervenir, craignant que les services dus à la population ne soient trop affectés.

Deux priorités

La FIQ s’est donné deux priorités pour réduire la charge de travail de ses membres : implanter des ratios sécuritaires infirmière-patients et constituer des équipes de soins complètes et stables, avec des postes à temps complet qui permettent la conciliation travail-famille.

Le premier ministre François Legault a déjà déploré le fait que même quand des postes à temps complet étaient affichés, les infirmières à temps partiel ne postulaient pas pour les obtenir.

La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, a déjà expliqué que ces postes à temps complet doivent être « attractifs » pour intéresser ses membres. Or, certains postes à temps complet incluent du travail à des quarts de jour, de soir et de nuit, ou bien du travail dans trois unités de soins différentes.

De plus, avec un poste à temps complet viennent souvent les heures supplémentaires obligatoires — un irritant majeur pour les infirmières, qui s’estiment alors « prises en otage » au travail.

Le gouvernement a déjà indiqué que seulement 50 % des infirmières travaillent à temps complet.

Le premier ministre Legault a déjà prévenu, cependant, que Québec ne pourrait à la fois offrir des augmentations de salaire supérieures à l’inflation et investir pour régler les problèmes de surcharge de travail.