(Montréal) Profitant de la prise de conscience provoquée par le geste d’éclat de Jonathan Marchand, qui s’était placé dans une cage devant l’Assemblée nationale, des personnes handicapées ont tenu une « manifestation virtuelle », mercredi après-midi.

Une centaine de participants, dont des représentants de la COPHAN (Confédération des organismes de personnes handicapées) et du RAPLIQ (Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec), ont revendiqué « le droit de vivre chez soi » en obtenant des soins et services suffisants, ainsi que du personnel mieux rémunéré, donc stable.

Linda Gauthier, porte-parole de la manifestation virtuelle, a souligné que les préposés aux soins à domicile qui s’occupent des personnes en situation de handicap à domicile ont tendance à quitter pour des établissements publics où ils seront mieux payés.

« Iriez-vous travailler à 14,25 $ de l’heure quand vous pourriez avoir un travail garanti à 26 $ l’heure en CHSLD ? » a demandé Sylvie Séguin, une des participantes qui a tenu à prendre la parole.

« Présentement, il y a des personnes en situation de handicap qui dorment dans leur fauteuil roulant, qui n’ont personne pour prendre leur repas ni les aider pour prendre leur médication. Certains doivent rester dans leurs excréments pendant plusieurs heures, même toute la journée. Beaucoup de personnes n’ont pas d’entretien ménager depuis des semaines », a relaté Mme Séguin.

Le RAPLIQ demande que ces préposés qui font des soins à domicile obtiennent un traitement apte à concurrencer celui des préposés aux bénéficiaires qui travaillent dans les CHSLD.

Ces gens demandent aussi le droit de rester chez eux, et non dans un centre de soins de longue durée, et d’y obtenir assez de services et de soins.

« Vivre chez nous ou vivre en CHSLD ou vivre dans les petites maisons à Marguerite — appelons-les comme on veut — il y en a peut-être qui aiment ça et il faut respecter ce choix-là aussi. Mais ce n’est pas vrai que l’État doit continuer à savoir ce qui est bon pour nous. Il faut qu’il nous donne le choix. On est des citoyens à part entière », a plaidé Mme Gauthier.

Les participants ont enregistré leur manifestation virtuelle et comptent bien en faire parvenir un enregistrement au cabinet du premier ministre François Legault.

En août, Jonathan Marchand avait provoqué une prise de conscience au sein de la population en se plaçant dans une cage, devant l’Assemblée nationale, revendiquant de pouvoir quitter l’établissement de soins de longue durée pour pouvoir vivre chez lui et y obtenir des soins à domicile adéquats.